Nice-Matin (Cannes)

Christelle

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Et puis il y a la problémati­que des sorties… « Aujourd’hui, renchérit Paola, on Étudiante en quatrième année de médecine, Christelle appréhende le contexte actuel avec philosophi­e. « Je ne peux pas dire que la vie est vraiment compliquée pour moi. J’ai 22 ans, et lorsque j’ai démarré la fac, il y avait plein d’événements étudiants, des soirées organisées. J’ai eu la chance de participer à tout ça et de constituer mon groupe d’amis. C’est sûr qu’aujourd’hui, c’est beaucoup plus dur pour ceux qui arrivent. Personnell­ement, je suis à la maison presque tout le temps et je travaille mes cours.

Cela m’ennuie un peu de ne pas voir mes amis, de ne plus pouvoir travailler avec eux à la bibliothèq­ue universita­ire, mais il y a Internet. La vie étudiante me manque d’autant plus que les cours de communicat­ion, les séances de simulation ont été annulés. Malgré tout, j’arrive à prendre sur moi et à me dire que ce n’est pas grave. » La jeune fille l’affirme : elle n’est pas sujette à un stress particulie­r… « Je n’ai pas peur de sortir, même si j’étais à Nice lors de l’attentat de l’église Notre-Dame. Je suis plutôt dans l’incompréhe­nsion de ces actes. Et dans mon entourage, les réactions sont partagées. Certains sont dans le même état d’esprit que moi, d’autres montrent davantage d’anxiété. »

Et curieuseme­nt, Christelle affiche un certain pessimisme lorsqu’on lui demande de se projeter au-delà de l’année 2020. « Il est possible que tout empire et cela m’inquiète. Je pense que l’arrivée d’un vaccin contre le virus va prendre un peu de temps, et surtout je crains qu’ensuite, la population rechigne à se faire vacciner. J’y suis sensible parce que, dans le cadre de mes études, j’ai fait un stage chez un généralist­e qui était au contact de malades dont certains sont devenus des cas chroniques. Ce que disent les médecins, c’est qu’on ne sait rien de cette maladie, qu’on est dans l’inconnu. Et ça, c’est inquiétant. »

Pour elle, la génération actuelle n’a pas la même insoucianc­e que celles qui l’ont précédée. «Elleaétéco­nfrontée très tôt à tout ce qui se passe, ce qui n’est pas vraiment un problème en fait, parce que du coup je trouve que les jeunes sont plus investis, plus mûrs. On avait déjà connu ça avec la crise environnem­entale et on le revit aujourd’hui avec le coronaviru­s. »

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(Photo E. F.)

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