Nagorny Karabakh : lourdes pertes et politique de la « terre brûlée »
L’Arménie a reconnu hier avoir perdu plus de soldats dans le conflit au Nagorny Karabakh, théâtre de six semaines d’affrontements avec l’Azerbaïdjan qui y reprend le contrôle de larges territoires à la faveur d’un accord de paix décrié.
Ce lourd bilan représente près du double des pertes précédemment annoncées par Erevan dans ce conflit, en plus de civils arméniens tués depuis la reprise des hostilités avec Bakou début septembre pour le contrôle de cette enclave montagneuse du Caucase. L’Azerbaïdjan pour sa part ne communique pas ses pertes militaires, rapportant simplement civils tués par les bombardements arméniens.
Le président russe Vladimir Poutine, qui fait office d’arbitre dans la région, avait affirmé de son côté vendredi que les combats au Nagorny Karabakh avaient fait plus de victimes et blessés, ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés.
Maisons incendiées par leurs habitants L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont signé en début de semaine, sous parrainage de Moscou, un accord de cessez-le-feu mettant fin au conflit. Ce texte consacre les gains de territoires importants obtenus par l’Azerbaïdjan, et prévoit la rétrocession à Bakou de territoires supplémentaires. Des forces de maintien de la paix russes ont été déployées cette semaine dans la zone de conflit pour s’assurer du maintien de la trêve.
Comme un symbole de ce revers humiliant, des Arméniens ont préféré brûler leur maison plutôt que de la voir tomber aux mains des forces azerbaïdjanaises, à la veille de leur arrivée prévue dans certaines zones.