Nice-Matin (Cannes)

« On fait le travail de plusieurs personnes »

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Nadia a travaillé l’été dernier en intérim, comme aide-soignante.

« J’étais en renfort dans un Ehpad. On ne vous appelle pas pour remplacer une personne mais pour une mission : on tourne à trois aidessoign­antes sur tout l’établissem­ent, on fait  heures au lieu d’en faire  et le travail de plusieurs personnes sans connaître les patients. On apprend notamment au fil de la journée que tel ou tel est positif à la Covid ! On finit le soir épuisé, le dos en compote et on a droit à un discours des cadres pas toujours adapté. Il faut aller plus vite, faire plus. On est là en renfort, pour aider, pas pour remplacer deux ou trois personnes et il faut être honnête, la paie ne suit pas du tout :  euros de l’heure. Alors oui, à la fin de la semaine, il arrive que des gens refusent de poursuivre la mission d’intérim. »

Nadia explique qu’elle n’était pas préparée à « remplacer trois personnes, à travailler très dur, toute seule sur un étage pour les toilettes, les repas, les changes, et en plus on vous met la pression ! »

Dans ces conditions, elle comprend qu’un jeune de  ou  ans abandonne.

Elle met aussi le doigt sur la problémati­que des stages : «On devrait être en formation, mais on se retrouve à travailler comme aidesoigna­nte à cause du manque de personnel. Et on n’apprend pas. » Une solution pour améliorer les choses ?

« Ce qu’il nous faut, ce sont des moyens financiers pour augmenter les salaires, améliorer les conditions de travail : pouvoir payer du matériel, les formations. On se bat mais on n’a pas le temps de faire grève pour se faire entendre. Peut-être que la crise sanitaire fera prendre conscience de nos très grandes difficulté­s. »

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