« Une première semaine difficile ! »
« Je suis au large des Açores (Alexia nous a envoyé son carnet de bord vendredi soir, NDLR), après bientôt une semaine de course. Les voiles claquent derrière moi, car il n’y a pas beaucoup de vent. C’est le jeu du jour : trouver le vent pour pouvoir avancer, descendre vers le sud, sud-ouest et continuer cette route qui a démarré il y a à peine une semaine aux Sables d’Olonne. Les deux premiers jours ont été assez intenses ! Il m’a fallu évacuer l’émotion du départ, le fait de quitter mes proches et mon équipe qui ont vraiment tout donné pour que mon bateau soit prêt, pour que je sois à l’aise ! Ces deux premiers jours de course, j’ai eu du mal à manger et à dormir. Les conditions météo ont été assez musclées et ça n’a pas aidé du tout à se reposer. Ensuite, il y a eu un front à passer. C’est-à-dire des vagues de mètres, un vent qui est monté à plus de noeuds, soit plus de km/h. La flotte s’en est bien sortie, on est tous encore en course. Mais c’est assez fantastique, car très violent. En tout cas, mon bateau et moi, on s’en est bien sorti. Pas de bobos pour nous. Par contre, à l’intérieur, je ne vous dis pas ! J’avais l’impression d’être une crêpe qu’on fait sauter à la poêle ! Ce n’est pas qu’une image, je rebondissais sur ma bannette quand j’essayais de dormir. Alors, autant vous dire que j’apprécie vraiment cette suite de parcours beaucoup plus douce ! Bien qu’un peu tortueuse pour l’esprit car il faut se creuser la tête pour trouver la bonne route à suivre et ne pas tomber dans les pièges sans vent. Cette nuit (celle de jeudi à vendredi), j’ai hissé une voile à l’avant qui s’appelle le gennaker. C’était à minuit et il m’a fallu puiser une énergie au fond de moi, parce que la voile pèse kg ! Et je peux vous dire que cette première semaine de course a été vraiment fatigante. J’avais vraiment du mal à me dire qu’il fallait que j’arrive à sortir cette voile de la soute, pour la hisser et ensuite pouvoir avancer. Mais on trouve toujours des solutions et des ressources ! Petit à petit, je retrouve un équilibre avec mon bateau, sur lequel je n’ai pourtant pas beaucoup navigué cette année… »
La navigatrice niçoise fera le récit de son Vendée Globe une fois par semaine.