La collection de Maurice Garnier aux enchères
En décembre, Artcurial dispersera la collection personnelle de Maurice Garnier, célèbre marchand de tableaux du XXe siècle et galeriste de Bernard Buffet.
Les 8 et 9 décembre prochains, Artcurial dispersera la collection personnelle de Maurice Garnier (1920- 2014). Cette vente hommage propose plus de 60 oeuvres de 26 artistes de la seconde moitié du XXe siècle, un ensemble constitué pendant près de 70 ans à titre privé par le célèbre marchand de tableaux et sa femme Ida. C’est en 1946 à l’âge de 26 ans que Maurice Garnier ouvre sa première galerie à Paris. Il y représentera près d’une quinzaine d’artistes majeurs du XXe siècle. En 1948, Maurice Garnier fait la rencontre de sa vie de marchand. A l’occasion du Prix de la Jeune Peinture à la galerie Drouant-David, il voit pour la première fois une oeuvre de Bernard Buffet (1928- 1999), « Le Buveur ». L’artiste est âgé de 19 ans. Pour Maurice Garnier c’est une évidence : « ce qui m’a frappé c’est son oeuvre. Celle-ci était tellement différente de tous les autres artistes. Tellement plus forte,
plus caractéristique. », a-t-il déclaré. Le galeriste décide de se consacrer exclusivement à Buffet à partir de 1977, poursuivant même son travail après la mort de l’artiste en 1999 avec Annabel Buffet puis ses héritiers. En 2009, il créé avec son épouse Ida le Fonds de Dotation Bernard Buffet pour l’ouverture d’un musée en France, un cas unique pour un duo « artiste-marchand » et qui compte aujourd’hui pas moins de 350 peintures de Buffet ! Au catalogue de la vente figurent ainsi quatre toiles de Bernard Buffet, dont « Deux clowns trompette », datée de 1989 et estimée entre 400 000 et 600 000 € ,oule « Clown guitariste », réalisé en 1999 et évalué entre 250 000 € et 350 000 €. Autre oeuvre phare de ces enchères, une huile sur toile « La femme au miroir » (vers 1925) de Kees Von Dongen, pourrait bien dépasser le million d’euros. La collection dévoile aussi des oeuvres de Jean Fautrier, considéré comme le plus important précurseur de l’art informel et figure majeure du renouvellement de l’art moderne après le cubisme, de Marcel Gromaire, Edouard Goerg, André Marchand, Jean Carzou, ainsi que des sculptures de César ou encore, un magnifique Cheval au pas levé d’Edgar Degas estimé entre 100 000 et 150 000 €. Une vente qui fait partie des enchères phares de cette fin d’année.