La cuisine en partage de Jean-François Bérard
Le chef étoilé de La Cadière, auréolé d’un macaron au Michelin, se lance dans une série de vidéos dans lesquelles il présente des recettes simples, de saison. Une initiative généreuse… À son image
Simple. Généreuse. Passionnée. Déconfinée. À l’image de sa cuisine. En ces temps d’incertitude sanitaire, dans la plaine de La Cadière (Var), depuis son fabuleux domaine La Bastide des saveurs, le chef étoilé Jean-François Bérard, auréolé d’un macaron au guide Michelin, a décidé « de faire briller un peu de soleil chez les gens », en débutant une série de tournages de courts formats vidéo. Des tutos dans desquels il propose des « recettes sympathiques, faciles à mettre en oeuvre, pour se faire plaisir, avec des produits de saison. Jamais plus de deux ou trois… ».
La trouchia de sa grand-mère mentonnaise
Le premier tournage « maison » réalisé à l’iPhone par son cousin Fabien Sorrentino a eu lieu mercredi matin. Et c’est par une trouchia que le chef a décidé d’inaugurer la douzaine de vidéos – «aumoins» – qu’il compte diffuser au rythme de trois par semaine sur YouTube, via une chaîne dédiée. « C’est une recette nissarte. C’est la trouchia, l’omelette aux blettes que Josette, ma grand-mère mentonnaise, me faisait. Le plat peut se conserver deux ou trois jours au réfrigérateur et se déguste souvent dans les pique-niques », explique-t-il, choisissant avec gourmandise les blettes feuilles et cébettes, le persil et la marjolaine, base de la préparation (lire ci-dessous) en piochant dans les travées de son foisonnant jardin, planté sur 900 m2 de dizaines de variétés de légumes et de cent vingt variétés de plantes aromatiques.
« De la fourche à la fourchette ! L’important c’est le partage », lance-t-il derrière le piano de la cuisine typiquement provençale de sa bastide. Là où d’habitude il fait ses gammes culinaires en dispensant des cours de cuisine aux particuliers. « Je fais aussi ces vidéos pour tous ceux qui me demandent quand les cours vont reprendre. »
La parole est précise et les gestes sont sûrs. Cabotin devant la caméra, Jean-François Bérard s’amuse, vulgarise, rigole – «iln’yariende plus simple ! » – distille ses astuces de chef. « Mettez les
doigts comme ça, vous ne vous couperez jamais, même si vous regardez ailleurs », montre-t-il en réduisant les blettes en petits morceaux sur sa planche à découper. Et ça à l’air très simple effectivement.
Sa recette du jour est aussi un hommage à ses grandsmères, dans les jupons desquels il a été initié à la cuisine, avant d’ériger le bon goût en sacerdoce.
« J’amènerai cet après-midi le plat à Hélène Dupuy à la coopérative oléicole La Castellane où j’apporte les olives produites à la bastide, partage-t-il. C’était comme ça avant à la campagne. »