Le village, grand oublié de la tempête Alex ?
Un mois après le passage de la tempête Alex, malgré les dégâts enregistrés sur la commune, l’état de catastrophe naturelle n’est toujours pas déclaré. Un casse-tête pour le maire et les habitants
Le 2 octobre dernier en début de soirée, la préfecture faisait un point sur la situation de cette soirée, signalant des cumuls de pluie sur le moyen et haut pays : 310 mm à Andon. Collée à cette municipalité, Le Mas avec 270 mm, et dans la même trajectoire, 320 mm à Saint-Martin-Vésubie. Le maire, du Mas Ludovic Sanchez, et celui d’Andon, David Varrone, ne comprennent pas pourquoi leurs communes ne sont toujours pas déclarées en état de catastrophe naturelle, alors qu’elles ont également été frappées par les intempéries.
Tavaux nombreux et onéreux
Une reconnaissance permettrait aux habitants d’être indemnisés des dégâts causés par la tempête : « beaucoup de maisons n’ont plus d’accès, sans le décret, ils ne seront pas indemnisés. » Cette non-reconnaissance met la commune du Mas face à une situation qu’elle ne peut régler seule : « sans cette reconnaissance, nous ne pouvons pas entreprendre des travaux, ils sont nombreux et onéreux. Certains des dégâts sont à traiter en urgence et d’autres moins. Les voies d’accès au village, elles, ne peuvent pas attendre. Elles vont finir par s’effondrer totalement. Si on ne fait rien rapidement, aux prochaines pluies, on va au-devant de gros soucis. Si la RD10 est coupée, plus personne ne pourra venir de Grasse, et les enfants ne pourront plus aller à l’école à Thorenc. »
20 tonnes de rochers à dynamiter
Deux routes départementales et deux communales sont très abîmées, trois ponts sont endommagés. Celui de la Serre, de la passerelle des Moulins et celui des Tardons, un pont romain. « Le Syndicat Mixte pour les Inondations, l’Aménagement et la Gestion de l’Eau maralpin a été présent sur la commune pendant 15 jours pour désenclaver les ponts. Les techniciens doivent revenir pour faire sauter à la dynamite 20 tonnes de rochers dans le lit de la rivière. Lors de la tempête, ils ont servi de tremplin à l’eau en furie, et ce sont d’énormes vagues qui ont attaqué le pont », explique le maire.
La route du hameau des Sausses est toujours coupée dans la partie la plus utilisée, celle rejoignant la RD10, les habitants sont obligés depuis le passage de la tempête, de faire un détour de 20 km. Sur les 100 Massois, beaucoup habitent ce hameau situé en contrebas du village et traversé par La Gironde, rivière se jetant dans l’Estéron. « La Gironde, toute petite rivière, est devenue ce jour-là en quelques heures, un torrent furieux, large de 15 m et profond de 4 m au lieu des 50 cm habituels. Le 2 octobre, j’ai dû appeler les pompiers pour évacuer les gens habitant près de la rivière. Six personnes ont été relogées chez l’habitant et dans les gîtes communaux. »
Les oubliés de la tempête Alex
À chaque passage de tempêtes ou lors de grande sécheresse, il est de plus en plus courant de voir des communes bénéficier d’une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Dans les villages d’Escragnolles, Andon et le Mas, c’est l’incompréhension. Maires et population espèrent toujours ne pas être les oubliés de la tempête Alex.