« Une liaison routière reste indispensable »
Charles-Ange Ginésy, président du Département des A.-M.
Le Conseil départemental des AlpesMaritimes est l’un des cofinanceurs de ce chantier une nouvelle fois à l’arrêt.
Le tunnel de Tende historique et le tunnel-bis sont-ils condamnés ?
Le rétablissement de ce qu’on a connu n’est même pas imaginable en l’état. La montagne s’est vidée ! Mais je pense que le tunnel de Tende reste indispensable pour la communication entre la France et l’Italie, entre Tende et Limone. Il faut la rétablir. C’est réalisable.
À quel prix ?
Il faut voir à quel prix, et quelle est la volonté des élus locaux. Les maires de la Roya ont contesté le passage des poids lourds. Les Italiens, eux, sont très intéressés par leur passage. Les aspirations ne sont pas forcément les mêmes ; il faut que nous nous mettions d’accord. En tout cas, le Conseil départemental appuiera la demande des élus.
Les Italiens préconisent de percer un nouveau tunnel, plus bas dans la vallée. Qu’en pensez-vous ?
Pourquoi pas ? En fonction du choix des élus locaux de la Roya, il n’est pas aberrant de reconsidérer une entrée différente, comme les Italiens le souhaitent. Malheureusement, cela risque d’être sur un temps long.
Comment financer de tels travaux ? Avec l’aide de fonds européens ?
Si ce choix prévoit du trafic poids lourd, cela aura un coût. Ceux qui demandent leur passage auront probablement la participation financière la plus forte. Si on reste sur des véhicules légers, on pourra peutêtre trouver le financement de manière un peu plus « facile ». Les dégâts sont tellement considérables. Aujourd’hui, rien que sur la route départementale de la Roya, on en est à plus de millions d’euros !
Pourra-t-on un jour à nouveau rejoindre l’Italie par la route via le col de Tende ?
La commission France-Italie intergouvernementale, qui doit se tenir le novembre, permettra de savoir où on en est. Je suis vraiment déterminé pour dire : il faut une liaison routière dans tous les cas de figure ! La liaison ferroviaire a prouvé qu’elle était indispensable. Il faut l’améliorer, la renforcer. Mais la voie routière reste importante, si on veut réoxygéner l’économie touristique de cette vallée.