Une voie alternative par La Brigue
Jeudi dernier, la scène a quelque peu éclairé les visages de la délégation qui venait de visiter le cimetière dévasté de Saint-Dalmasde-Tende. Dans la gare monumentale édifiée par Mussolini, un homme interpelle les préfets présents. Et leur tend un dossier. Pierre Biancheri, conseiller municipal à La Brigue, exhume un projet de tunnel francoitalien laissé en friche depuis un bon quart de siècle. Entendant cela, le maire JeanPierre Vassallo porte la main à son front et s’exclame : « Ah non, il ne faut pas qu’ils condamnent le tunnel de Tende ! »
Moins d’un kilomètre à creuser
Pierre Biancheri prend soin de rassurer aussitôt : « Ça ne remplace pas le tunnel de Tende. C’est une alternative. » Il s’explique.
« C’est un projet qui date de et qu’on remet au goût du jour. Une liaison routière entre La Brigue et Triora, dans le Val Nervia. Cela permettrait de nous désenclaver toute l’année, et cela permettrait les flux touristiques. Ce tunnel fait trois kilomètres de long, il en reste mètres à creuser... Sans pour autant occulter les autres tunnels. » Le préfet Bernard Gonzalez saisit l’idée au vol : « Il faut le mettre à l’ordre du jour de notre prochaine commission bilatérale. »
Temps de trajet divisé par deux
Si les trois quarts du tunnel ont déjà été creusés, « c’est parce qu’il y avait des carrières d’ardoise, qui servaient aux tables de billard », retrace Pierre Biancheri. Finir le travail permettrait de raccorder la haute Roya et le val Nervia, via une route asphaltée. Et de relier la Brigue à Arma di Taggia en minutes, Nice en h .
« On gagnerait une heure et demie par rapport à la piste de l’Amitié, estime Pierre Biancheri, convaincu. On cherche une échappatoire. Ce serait une grande bouffée d’air, y compris pour le tourisme. Il faut jouer sur tous les tableaux ! »
Ces temps-ci, la Roya ne peut effectivement négliger aucune piste.