Nice-Matin (Cannes)

Les défis du commerce de détail face au confinemen­t

Certes, le commerce de détail non alimentair­e est dans la tourmente. Malgré cette période de fermeture, il s’organise pour offrir aux clients de nouvelles expérience­s d’achat

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Touché mais pas coulé. Le commerce de détail non alimentair­e est l’un des secteurs les plus impactés par la pandémie du coronaviru­s qui a bousculé les habitudes de consommati­on du client et les conditions d’accueil en magasin. Le secteur doit absolument garder le lien avec le consommate­ur qui, déboussolé par l’imbroglio des produits considérés comme essentiels, aurait tendance à faire ses courses en ligne. Pour éviter de le perdre, le retail doit lui proposer de nouvelles expérience­s d’achat en cette période de fermeture. « D’autant que les confinemen­ts pourraient devenir récurrents », alerte Bruno Valentin, directeur associé de l’agence de communicat­ion niçoise, Pôle Company. Ce dernier a recensé les initiative­s du commerce de détail pour vendre à distance, ce qui n’est pas si évident car « Toutes les boutiques ne disposent pas d’un site marchand opérationn­el ».

- Click & collect

« Le click & collect, c’est la base, estime le communican­t. Cette solution a été adoptée massivemen­t par les commerçant­s, y compris les petits. La commande se fait par téléphone ou via un média digital (site Internet, email, réseaux sociaux) et le client vient la récupérer aux heures d’ouverture du magasin. » Selon la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), 40 millions d’internaute­s ont acheté en ligne durant le 1er trimestre.

- Social Selling

Le social selling est, aux dires de

Le click & collect ou le click & drive comme le fait le centre commercial Cap  à Saint-Laurent du Var dans les Alpes-Maritimes, permet à une boutique de générer du chiffre d’affaires et de garder le contact avec le client.

Bruno Valentin, l’avenir du commerce que ce soit pour la prospectio­n commercial­e, le recrutemen­t, l’animation d’une communauté de clients et la vente de produits ou de services. « Un peu comme les réunions Tupperware d’antan, les animatrice­s font des lives et des ventes mais sur les réseaux sociaux. » Facebook Ads, Instagrams Ads ou l’onglet boutique de Facebook permettent d’avoir des boutiques à michemin entre les réseaux sociaux et la marketplac­e : une solution plus souple pour le commerçant.

- Personal Shopper

Un personal shopper contacte par visio ou téléphone et en direct du magasin le client qui fait son shopping en live. Le paiement s’effectue soit en ligne soit en magasin lors du retrait de la commande. « Le Printemps Riviera teste actuelleme­nt des rendez-vous virtuels avec un conseiller et propose le retrait en magasin

La volonté de créer une marketplac­e répondant aux nouveaux besoins et habitudes des clients est née avant le premier confinemen­t mais la Covid-19 en a accéléré la mise en oeuvre, confirme Julie Magnan-Antonini, directrice marketing de Cap 3000. « Cinq enseignes ont donc pu tester My e-shop Cap3000 durant cette période ; en grande partie, des DNVB [digital native vertical brands, des jeunes marques nées sur Internet, ndlr] présentes dans notre concept store Capsule@ Cap3000 inauguré il y a un an. » Car, de facto, plus averties et à l’aise avec le numérique. Lancée officielle­ment en août, la plateforme rassemble désormais 26 enseignes sur les 300 du centre commercial. « Elles représente­nt près de 90 marques et plus de 40 000 références, précise Felipe Goncalves, ou la livraison payante. Le magasin d’ameublemen­t Bo Concept fait de même avec des conseiller­s et décorateur­s. »

- Place de marché

Une place de marché a pour objet de faire connaître au grand public l’activité des profession­nels et de mettre en relation vendeurs et acheteurs. C’est donc tout logiquemen­t que les commerçant­s rejoigent des plateforme­s ecommerce multi vendeurs. « Il y a celles horizontal­es qui proposent une multitude d’articles dans des secteurs variés, comme Nice eshopping,

Shoppeer Cannes Lérins, Geolocal06 de la CCI Nice Côte d’Azur. » Ces marketplac­es locales permettent de trouver un commerçant à proximité de son domicile et favorisent le circuit court. Celles, verticales, sont spécialisé­es dans un secteur particulie­r à l’instar de Libraires à Nice.

- Boutique virtuelle

Davantage l’apanage de l’univers du luxe, les boutiques virtuelles réinventen­t l’achat en ligne. « Sans bouger de chez soi, on flâne et on fait son shopping dans la boutique grâce à la réalité augmentée. Le Dior Champs-Elysées Virtual Store en est le parfait exemple », explique Bruno Valentin.

Et d’ajouter : « Les magasins standardis­és d’une franchise peuvent également

directeur général de Cap 3000. Nous comptons plus de 150 000 pages vues et 140 000 visiteurs uniques. Dans un centre commercial, le parcours client est complexe être facilement virtualisa­bles. »

- Corners en GMS

Des petits commerçant­s dans une grande ou moyenne surface ? Mais oui, « Car ces dernières ont un souci d’image : elles doivent se montrer solidaires pour ne pas se montrer profiteuse­s de guerre. Certains Monoprix font point d’accueil pour les commerçant­s de quartier. » Intermarch­é a lancé un drive solidaire, proposant aux libraires dans un premier temps de mettre leurs produits en vente sur la place de marché numérique des supermarch­és du groupe. Au final, que faut-il retenir de toutes ces tendances ?

« Qu’on tend de plus en plus vers le phygital, mélange de physique et digital. Comme Howard Schultz, le fondateur de Starbucks, le disait, “Retail is detail”. L’expérience client est composée de la somme des détails perçus par les clients tout au long de leur parcours : avant, pendant et après l’achat lorsqu’ils partageron­t leur ressenti de consommate­ur. »

Aux commerçant­s d’être à l’écoute des besoins de leurs consommate­urs. C’est la raison pour laquelle les réseaux sociaux prendront une importance considérab­le comme influenceu­rs, valorisate­urs et jusqu’à la transactio­n. et cet outil digital qui répond à la stratégie omnicanale du groupe le simplifie. Le consommate­ur, notamment le digital native, peut préparer sa visite, vérifier la disponibil­ité de son produit puisque les stocks des boutiques sont connectés à la marketplac­e. »

Le deuxième confinemen­t étant passé par là, My e-shop ne lui permet plus, pour l’instant, que de faire son shopping on line. Avec pour avantage de grouper ses achats effectués dans différente­s boutiques dans un seul et même panier. Le retrait se fait en click & drive et, d’ici peu, en livraison à domicile. Côté boutiques, c’est un chiffre d’affaires additionne­l entre 5 et 10 %, une visibilité digitale et la possibilit­é de garder du lien avec leurs clients.

Une nécessité absolue actuelleme­nt. L’inscriptio­n à My eshop Cap 3000 est pour l’instant gratuite : « C’est notre façon de soutenir les enseignes », conclut Felipe Goncalves.

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« My e-shop Cap est un nouveau business inventé par Altarea, la foncière gérant le centre commercial qui est désormais accessible on line  h sur  et  jours sur  », soulignent Felipe Goncalves et Julie Magnan-Antonini. (Photo K.W.)
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Camille et Valérie dans le corner Royal Bungalow du concept store Capsule Cap . (Photo K.W.)
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(Photos by Phu Dinh on Unsplash et Frantz Chavaroche)
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