Nice-Matin (Cannes)

Ces vélos cargos qui livrent à la place des camions

Bien sûr, on n’en est pas là. Mais l’initiative de la petite entreprise « LeLien » de livrer les chronopost­s (entre autres) dans l’hypercentr­e donne des idées. Vous ne trouvez pas ?

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Julia a posé 80 colis Chronopost sur le plateau avant du vélo cargo et elle est partie sillonner, sans bruit, l’hypercentr­e cannois. L’engin avec lequel elle se déplace mesure deux mètres de long, permet de stationner juste devant l’entrée du destinatai­re du colis et de livrer rapidement.

Fini les camions qui bloquent la rue, les contravent­ions pour stationnem­ent gênant, la pression du timing. Bienvenue à la livraison à vélo dans le centre-ville. La formule a été inventée par Maxime Le Nocher, directeur de l’entreprise LeLien. Une idée qui lui est venue du Canada, avec le succès des bike messengers (vélos à messages).

Trois cyclistes sur le secteur

Elle a fait ses preuves à Nice, ces onze dernières années : « J’étais tout seul au départ. Nous sommes quinze à présent. Il y a deux ans, j’ai commencé à livrer pour le petit Carrefour market de la rue Meynadier à Cannes. Il y a quelques semaines pour le Panier Vrac du boulevard de la République. Et là, pour la société Chronopost. D’ici quelque temps, en plus de Julia et Sylvain, nous aurons Mathys – qui est en train de se former – sur le secteur cannois ». L’avantage de la formule est évident : on désengorge un secteur et on pollue moins. « Je ne dirai jamais que je suis un écologiste, je trouve cela beaucoup trop politique. Je fonctionne juste au bon sens : mes enfants savent comment pousse un radis et qu’un vélo pollue moins qu’un camion. » Maxime Le Nocher a le parler franc du Breton, « Ne me demandez donc pas si je livre sous la pluie… Cela ne change rien pour moi… »

Il livre – et c’est un impératif – à l’heure qu’il a annoncée au client. « Le seul frein à notre activité pourrait être la pente : à Nice dans certains quartiers, ce n’est pas possible… »

Se développer ? Pourquoi pas ?

À Cannes, dans le centre, il ne semble pas y avoir de problème de ce côté-là. En tout cas, l’activité est lancée. Et Maxime Le Nocher espère bien se développer dans cette partie du départemen­t. Avec une ouverture sur Antibes en ligne de mire, très prochainem­ent. Et, pourquoi pas trouver une plateforme et un entrepôt pour travailler, un local pour davantage de visibilité… Il pense aussi à très vite augmenter sa capacité de livraison. « Nous allons bientôt pouvoir livrer des palettes de marchandis­es de 200 kg. » Voilà qui va augmenter l’impact bénéfique sur l’environnem­ent. « À 250 kg livrés par jour actuelleme­nt, 25 jours par mois et 12 mois de l’année, cela en fait déjà de l’environnem­ent préservé… »

Spirale vertueuse

Impact sur la société aussi : « Pendant le premier confinemen­t, nos livreurs étaient parfois la seule visite que les personnes âgées recevaient. J’ai souvent insisté pour qu’ils soient bien attentifs à cela… » Bon pour la planète, bon pour le lien entre les humains. Bon pour la santé. Une vraie spirale vertueuse donc !

Lelien : société de livraison à domicile pour profession­nels et particulie­rs. Au 06.02.73.46.70.

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 ?? (PhotoC. B. ) ?? De gauche à droite : Sylvain, Julia et Maxime Le Nocher le jour du lancement dans la rue d’Antibes.
(PhotoC. B. ) De gauche à droite : Sylvain, Julia et Maxime Le Nocher le jour du lancement dans la rue d’Antibes.

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