L’exécutif se porte au chevet du monde du sport
Le Président Macron a échangé, hier, avec des représentants des secteurs professionnel et amateur pour aborder les effets de la crise sanitaire sur ce milieu. Des mesures ont été lancées
Emmanuel Macron a pris le pouls, hier matin, d’un monde du sport qui se sent délaissé, en cette période de crise du Covid-19. Entre la fermeture des salles de sport, le huis clos imposé qui laisse les caisses vides et la baisse des adhésions dans les clubs amateurs (1), le sport français est à la peine. Il a reçu 120 millions d’euros lors du plan de relance en septembre. Mais désormais, tout le secteur réclame un plan d’urgence.
Outre le fait de « veiller à la place que la pratique physique et sportive doit occuper dans notre société » – auquel répond cette première annonce –, ce sont l’évaluation des « effets de la crise sanitaire sur le sport » et le fait de « travailler à de nouvelles mesures de soutien au secteur » qui figuraient à l’ordre du jour de la réunion animée par le président de la République, ainsi que par le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, la ministre des Sports Roxana Maracineanu et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Parmi les hôtes de cette visioconférence figuraient des représentants du sport amateur et du sport professionnel – aussi bien des exploitants de salles que des champions comme Sarah Ourahmoune (boxe), Gwladys Epangue (taekwondo) et Tony Parker (basket-ball). Voici ce qu’il faut retenir des annonces du chef de l’Etat.
Vers une reprise des activités sportives pour les mineurs ?
Emmanuel Macron a souhaité que les activités sportives pour les jeunes en clubs puissent reprendre en décembre après avoir été suspendues par la crise de la Covid-19, a affirmé l’Elysée. Cette reprise, qui dépend de l’évolution de l’épidémie, sera liée à la mise en oeuvre de protocoles renforcés, en particulier pour les sports en salle, a précisé la présidence de la République, à l’issue de cette visioconférence en présence de plusieurs ministres.
Pas de spectateurs dans les stades avant début
Le retour des spectateurs dans les stades n’interviendra pas avant le début de l’année 2021 et il devra respecter une jauge qui sera liée à la capacité des stades ou des salles, a affirmé l’Elysée. Le retour du public « n’est pas envisageable en décembre » en raison de l’évolution de l’épidémie de Covid-19, a estimé Emmanuel Macron.
Lancement d’un « pass sport »
Enfin, Emmanuel Macron a annoncé le lancement en 2021 d’un dispositif de « pass sport » pour aider les jeunes à pratiquer une activité sportive, d’un coût total de 100 millions d’euros.
Les critères de cette aide destinée aux familles pour payer l’adhésion à un club ou acheter des équipements doivent encore être définis, pour un lancement en 2021, a précisé l’Elysée.
Quatre milliards d’euros d’aides de l’Etat
Depuis la rentrée, le ministère des sports travaille à une mesure pour compenser les pertes de billetterie. Quelque 107 millions d’euros sont « sanctuarisés », mais le déblocage de cette somme est suspendu à sa compatibilité avec les règles européennes. Une question de jours, assure-t-on dans les rangs de Roxana Maracineanu, qui pousse aussi en faveur d’exonérations de cotisations spécifiques au sport. Au total (chômage partiel, fonds de solidarité, etc.), le sport a reçu depuis le début de la crise 4 milliards d’euros d’aides, a calculé le ministère, qui se défend d’être resté les bras ballants.
1. Les derniers chiffres à être remontés au Comité national olympique et sportif français (CNSOF) – portant sur quelque 160 000 associés comptant pour 44 000 clubs (sur les 300 000 environ qu’on recense en France) – montrent une baisse des adhésions de l’ordre de 20 %. Sans oublier que tout un pan du sport, celui animé par des bénévoles, « passe sous les radars de Bercy », fait justement remarquer Denis Masseglia, président du CNSOF.