Nice-Matin (Cannes)

La libraire continue son combat malgré une mise en demeure

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« Nous avons décidé, quoi qu’il en coûte, d’aller au bout de notre démarche. » Florence Kammermann, la libraire cannoise devenue l’incarnatio­n de la défense du monde littéraire, continue son combat. C’est ce qu’elle a annoncé hier soir lors d’une conférence de presse dans sa librairie de la rue Jean-Jaurès Autour d’un livre. Celle qui a refusé de fermer depuis le début du reconfinem­ent pour sauver sa librairie, et avait même écrit une lettre ouverte au président Macron ne peut se résoudre à céder à la pression des pouvoirs publics. Même avec cette mise en demeure reçue hier matin signée par le préfet des Alpes-Maritimes, la menaçant « de fermeture immédiate en cas de non-respect ». Même si lundi, les lecteurs de sa librairie ont été une nouvelle fois évacués par la police, avec contrôle d’identité à la clef. Et enfin, même si une garde à vue n’est pas exclue.

J’ai honte pour ma France »

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« J’ai honte pour ma France. Je ne peux pas lâcher mes livres et les auteurs », a-t-elle déclaré. « Vendre un livre serait un acte délictuel ? s’est emporté son avocat Me Olivier le Mailloux qui a annoncé « en premier lieu la saisine du défenseur des droits, autorité constituti­onnelle indépendan­te car nous sommes confrontés à une véritable violation des libertés fondamenta­les. En second lieu, s’il y a fermeture administra­tive, nous saisirons le tribunal administra­tif. Mais j’espère que l’exécutif va se ressaisir ». La libraire et son conseil fondent leurs espoirs sur les décisions du conseil de défense attendues ce matin, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, ayant plaidé la cause des libraires auprès du gouverneme­nt.

« S’il y a fermeture administra­tive, la seule librairie indépendan­te de Cannes fermera définitive­ment et on s’en souviendra partout en France », a prévenu Florence Kammermann, éprouvée par la situation mais soutenue par de nombreux auteurs dans son combat.

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