Nice-Matin (Cannes)

Les jeunes filles à l’arrêt

Les joueuses du RC Cannes sont privées de compétitio­n depuis la fin octobre et ne devraient pas fouler les parquets avant début 2021. Rencontre avec leur coach, Laurent Cauet

- R. K.

Si les volleyeuse­s profession­nelles ont toujours (pour l’instant du moins !), la « carotte » de la compétitio­n et d’un championna­t qui se poursuit, ce n’est pas le cas pour les filles de Nationale 2 du Racing Club de Cannes. Une situation pas évidente à vivre pour ces jeunes joueuses qui doivent gérer ce long tunnel sans pression, sans match officiel… tout en gardant intacte la motivation ! C’est une partie du rôle de Laurent Cauet, leur entraîneur, qui doit faire face à un arrêt du championna­t depuis la fin octobre, après une belle victoire dans le derby face au Cannet. Une situation inédite pour lui.

Maintenir la motivation

« C’est toujours compliqué d’être un long moment sans compétitio­n, surtout sans match officiel. C’est tout de même ce qui fait avancer un ou une sportive, ou un collectif, pouvoir se confronter à la réalité du terrain d’un week-end à l’autre. Du coup, se dire qu’au mieux, on ne rejouera pas de match avant janvier 2021, ça paraît très lointain, je pense qu’il faudra bien accompagne­r les équipes. Ce sera mon rôle, maintenir la motivation des joueuses, et même du staff technique.

D’un autre côté , ça peut être une période sans pression de résultat, donc on peut travailler autrement, prendre plus de temps sur certaines choses. On a organisé des visios avec différents sujets pour ne pas être

monotone comme un quiz ou une analyse vidéo de notre dernier match. »

Pas simple pour ces jeunes en formation, perturbées dans leur routine et qui vont devoir s’adapter presque au jour le jour.

Travail à la carte

« Notre effectif de Nationale 2 et les joueuses du centre de formation viennent de différents horizons, une bonne partie des joueuses sont Cannoises ou du proche bassin cannois, d’autres viennent du Var, et 4 joueuses sont hors région PACA. Nous avons laissé la liberté de choix aux joueuses de se confiner ici, ou de rentrer dans leur famille, pour les plus éloignées géographiq­uement. Certaines devront donc s’entretenir physiqueme­nt à distance, d’autres pourront trouver des créneaux d’entraîneme­nt sur le groupe pro, dans le cadre du centre de formation. En fait, nous ferons beaucoup de travail sur mesure, au cas par cas, mais personne ne peut être à l’arrêt complet sans activité physique pendant plusieurs semaines. À notre modeste niveau, dès qu’on s’arrête 4-5 jours consécutif­s, c’est déjà un peu compliqué , et le niveau physique et sportif se perd vite. On dit souvent qu’il faut le double de temps pour le rattraper ! »

Du pain sur la planche donc pour Laurent Cauet et ses joueuses qui peuvent de nouveau s’entraîner en salle (Palais des Victoires). « On organise un match amical entre nous pour sortir de la routine des entraîneme­nts. J’ai également constitué plusieurs groupes avec des joueuses qui doivent discuter entre elles et trouver des mots quand on évoque les valeurs, les règles d’or ou les principes de jeu. C’est un fil rouge dans la semaine. L’occasion pour elles d’échanger et d’en parler ensuite tous ensemble » conclut Laurent Cauet. La tête et les jambes en somme…

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(Photo Michael Toffolo) L’équipe de N féminine du RCC dirigée par Laurent Cauet (à gauche).

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