Une équipe pro en ?
Voilà le projet porté par Eric Masseglia, le président du Sprinter club de Nice, et ses associés. Le but : conserver les meilleurs coureurs de la Métropole et les amener en “Continentale”
C’est un projet que le cyclisme azuréen attend depuis des années : monter une structure professionnelle sur la Côte d’Azur pour conserver ses meilleurs éléments. Le Sprinter club de Nice et le Pôle Espoirs de Don Bosco ont formé de nombreux coureurs qui sont devenus professionnels, mais qui ont dû quitter la région pour y parvenir (Vaubourzeix, Tarride, Raibaud, Lavieu, Trarieux, Champoussin). Fort de ce constat, Eric Masseglia, Jérôme Pulidori et Julien Amadori (qui arrive comme coureur la saison prochaine) se sont retroussé les manches pour tenter d’enrayer ce qui paraît inéluctable depuis des années.
« Le but est de monter une structure professionnelle, enregistrée en Continentale (troisième division) pour la saison 2022 », explique Jérôme Pulidori, qui endosserait alors le costume de manager général.
« Nos jeunes sont victimes de discrimination »
« Nice est historiquement une terre de vélo et entend la développer. Il manque une structure professionnelle pour promouvoir les talents de la région et contribuer au rayonnement de la Métropole de Nice à l’international. Aujourd’hui, nos jeunes doivent faire face à une concurrence très forte et sont victimes de “discrimination” face aux Bretons (Arkea), Vendéens (Total Direct Energie), Nordistes (Natura 4 Ever, Roubaix-Lille-Métropole) ou Savoyards (AG2R) qui ont des structures qui favorisent leurs coureurs régionaux. Si tu n’es pas la crème de la crème comme Clément Champoussin (professionnel chez AG2R), c’est difficile pour un Niçois d’intégrer le monde pro ».
La structure appelée Team Nice Métropole aurait déjà pu voir le jour sur le calendrier professionnel dès 2021. Mais la crise sanitaire et les intempéries dans les vallées ont retardé d’une année ce projet. « On avait réussi à obtenir 70 % d’un budget de 1,3 million d’euros, mais nous préférons reporter le lancement de l’équipe d’un an. Nous avons l’accord moral de la mairie de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur, qui sont prêtes à nous accompagner ainsi que des lettres d’intention de sponsoring ».
L’ancien coureur amateur niçois peut également s’appuyer sur le savoir-faire d’Eric Masseglia, le président du Sprinter club de Nice, habitué à gérer une grosse structure. « Ce projet donnerait du relief à tout ce qu’on a déjà réalisé au Sprinter club de Nice, que ce soit Charly Bérard, Jacky Valentini et moi-même (les trois derniers présidents du club). Nous n’avons pas d’ambitions démesurées, mais on espère continuer à grandir et réaliser ce que Roubaix ou Auber ont déjà fait chez eux. Notre cheval de bataille étant de défendre notre région et de faire progresser nos jeunes talents. En plus, nous ne faisons d’ombre à personne puisqu’il n’existe pas de structure de ce type dans la région ».
Un effectif de à coureurs originaires de Nice
Si la formation est enregistrée auprès de la Ligue nationale de cyclisme en octobre prochain, alors les Azuréens pourront commencer leur recrutement. L’effectif compterait « 10 à 12 coureurs », selon Eric Masseglia. « Nous souhaitons intégrer très majoritairement des coureurs de la structure actuelle et faire revenir des Azuréens plus expérimentés qui courent ailleurs en France », reprend Jérôme Pulidori, qui espère disputer de belles courses. «On pourrait être le “Petit Poucet” du Tour des Alpes-Maritimes et du Var ».
En dessous de la formation pro, une deuxième équipe réserve U23 - verrait le jour, avec les meilleurs jeunes niçois.
« Une façon de proposer des perspectives d’avenir aspirationnelles pour nos jeunes au sein de leur club », expliquent les défenseurs du projet.
Ces derniers vont travailler en coulisses ces prochains mois, tandis que l’effectif 2021 bataillera, lui, sur la route à partir de la mifévrier (lire ci-dessous). Avec, en point de mire pour les meilleurs jeunes, le rêve de pouvoir vivre de leur passion un an plus tard.