Nice-Matin (Cannes)

Esthéticie­nnes : les « grandes oubliées » de la crise ?

Julie Otto-Loyas, gérante d’un institut à Saint-Laurent-du-Var, veut pousser un coup de gueule pour toutes les profession­nelles du secteur, qui se sentent frustrées de ne jamais être mentionnée­s

- ORNELLA VAN CAEMELBECK­E ovancaemel­becke@nicematin.fr

On ne parle jamais des esthéticie­nnes ! » Julie Otto-Loyas est remontée. Gérante de l’institut L’élégance pour L, dans le quartier de la gare à SaintLaure­nt-du-Var, elle veut pousser un coup de gueule au nom de toutes ses consoeurs et confrères qui souffrent – « tout autant que les coiffeurs et les fleuristes » – de cette crise sanitaire et économique.

Les esthéticie­nnes seraientel­les les grandes oubliées ? « On en a franchemen­t le sentiment et c’est frustrant ! », peste la Laurentine.

Les mêmes galères

Selon Julie Otto-Loyas, cette impression est partagée depuis le premier confinemen­t. « On se sent inexistant­es. On entend parler des coiffeuses à tout bout de champ, et nous qui rencontron­s les mêmes difficulté­s, on est mises de côté. Certaines d’entre-nous ont perdu leur affaire. »

Les esthéticie­nnes mangent elles aussi leur pain noir. Le “click and collect” ? «Inutile pour notre secteur qui vend des services. »

« On interdit la vente de livres dans les grandes surfaces pour éviter la concurrenc­e déloyale faite aux libraires, mais elle continuent de vendre du maquillage. Nos clientes ne pouvant plus en acheter chez nous iront se dépanner

MURIEL MAYETTE-HOLTZ

Directrice du Théâtre National de Nice dans les supermarch­és. » Toutes ces « galères »et« injustices » que les profession­nelles doivent encaisser alors que « tout le monde regarde ailleurs ». Vers d’autres corps de métier. Comment l’expliquer ? «Je n’ai aucune théorie, souffle Julie Otto-Loyas, on ne comprend pas… »

L’esthétique, jamais valorisée

La patronne ne s’explique pas non plus pourquoi, au début de cette saison 2 du confinemen­t, « les coiffeuses avaient le droit de faire du domicile et pas les esthéticie­nnes ».

Selon elle, c’est grâce aux syndicats du secteur de l’esthétique que cette inégalité a pu cesser.

Ce qu’elle réclame désormais ? « Une reconnaiss­ance de notre métier. Qu’on arrête n’ont jamais été valorisés. On pense qu’on n’est pas importante­s. Mais nous aidons aussi certaines de nos clientes. On fait du maquillage permanent pour les personnes qui font de la chimio, des massages à des personnes malades… Elles étaient vraiment soulagées quand on a pu de nouveau les accueillir au premier déconfinem­ent ! » Julie Otto-Loyas affirme qu’aujourd’hui, les esthéticie­nnes sont nombreuses à vouloir créer un mouvement. « Ça suffit d’être délaissées comme ça ! »

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Les esthéticie­nnes se plaignent qu’on ne parle que des coiffeurs. (DR)
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