Santé : à Saint-Dalmas, le diagnostic inquiétant d’anciens médecins
Ils ont pris leur retraite en . Ils en sont sortis durant les semaines qui ont suivi la tempête. Thérèse et Bruno Vialatte, anciens médecins installés à Saint-Dalmas-deTende, y sont remontés la veille : ils sentaient que l’on aurait besoin d’eux. Avec pour seul matériel leur stéthoscope et leur brassard à tension, ces sexagénaires ont « assuré le maintien des traitements, en lien avec la mairie, la pharmacie et les sapeurs-pompiers », pour les naufragés de la haute Roya. Ils diagnostiquent les effets de ces semaines éprouvantes sur la santé physique et le moral de leurs concitoyens.
Le traumatisme
« Les gens sont stressés. Il y a une agressivité sous-jacente, qui s’exprime parfois envers les bénévoles. C’est sans doute lié au stress post-traumatique. La population s’est sentie très isolée les trois premiers jours. Beaucoup ont l’impression qu’on ne s’est pas occupé d’eux... alors que les pompiers sont passés dans toutes les maisons ! Ils sont tellement traumatisés qu’ils l’ont oublié.
C’est l’un des problèmes avec le stress post-traumatique. »
L’alimentation
« Les dons ne devaient pas inclure de denrées périssables, pour respecter la chaîne du froid. Mais les lentilles et le cassoulet, ça va cinq minutes... Comme il n’y avait pas de viande, il y a sans doute eu beaucoup de protéines, notamment chez les personnes âgées. »
Le coronavirus
« Il y a eu des cas graves, et au moins deux évacuations en réa par hélico. À chaque fois que l’on dit aux gens : « Faites très attention au Covid », ils répondent : «Ona assez de problèmes comme ça. La coupe est pleine ! » C’est problématique. »
Leur prescription
« Il faudrait rassurer la population sur le fait que les choses avancent. Le besoin d’être informé est important. Heureusement, il y a eu très peu de victimes, grâce à une grosse organisation pour sauver les gens. »