Adopte un senior
de
Le Premier ministre a été clair, mardi, devant les membres de la mission d’information de l’Assemblée nationale. Pas question de réserver le confinement aux personnes âgées. « Vous ne pourriez jamais créer un cordon sanitaire complètement étanche autour de ces populations. » Rassurés ? Pas vraiment. Car les seniors ne sont pas seulement les plus exposés au danger de contamination. Ils vivent actuellement une situation de solitude très forte. Et pas grand monde pour s’en préoccuper. Bien sûr, il y a un site Internet () – il y en a pour tout – rattaché au ministère des Solidarités et de la Santé, recensant les initiatives pour « maintenir le lien ». La dernière mise à jour date de deux mois. Évidemment, un plan de mobilisation nationale contre l’isolement a été lancé. Il remonte au mois d’avril. Ses préconisations restent d’actualité : numéro d’écoute de la Croix-Rouge renforcé – – pour s’épancher et/ou se faire livrer des produits de première nécessité. Mais qui porte et défend ce plan au quotidien ? Heureusement, des
initiatives locales « Dans notre société
existent. Comme à il reste de la place
Nice où l’on incite, via des affichettes pour la responsabilité
dans les halls d’entrée, individuelle. » à prendre soin de son voisin, surtout s’il a des cheveux blancs. Ce n’est pas un service minimum, mais nous sommes très loin de la prise de conscience générale. Comme si chacun d’entre nous se concentrait, pendant ce second confinement, sur ses propres difficultés à l’affronter. Le drame des seniors, c’est qu’ils souffrent en silence. Sur les réseaux sociaux en furie, ils pointent aux abonnés absents. Or, selon une étude des Petits Frères des pauvres, personnes de ans et plus sont complètement coupées de leurs cercles familiaux, amicaux, associatifs et même de leurs voisins. Ils sont considérés en état de mort sociale. Au total, millions d’aînés seraient en souffrance, par manque de contact avec les autres. Sans être en mauvaise santé, mais cloués, tout simplement, chez eux à cause du confinement. Alors, si vous êtes plus jeunes qu’eux, appelez ! Qui vous voulez, en commençant par vos proches. Et plutôt deux fois qu’une. Sonnez chez les vieux du voisinage, des fois qu’ils aient besoin de quelque chose. Dans notre société, il reste de la place pour la responsabilité individuelle. C’est le moment de l’exercer. Et donnons une date pour la reprise de la vie associative. En apparence, moins urgente que la réouverture des commerces et des restaurants. En réalité, essentielle pour redonner du lien, à un pays qui en a cruellement besoin.