Nice-Matin (Cannes)

Recadrage et débordemen­ts

Patrice Prévôt regrette l’arrêt du championna­t. « Ce n’est pas au dernier de la classe de donner le la ! » affirme-t-il, ciblant les clubs qui ont fait le choix du portefeuil­le et pas du sportif

- SYLVAIN MUSTAPIC

Fervent défenseur du maintien du championna­t, qui n’a pas trouvé écho auprès de la plupart de ses homologues, le président du Stade Niçois Patrice Prévôt dresse un bilan de la situation actuelle du championna­t et livre son regard sur la manière dont pourrait se finir la saison.

Quelles sont les répercussi­ons de l’arrêt du championna­t sur le club ?

On se retrouve à nouveau en partie à l’arrêt, même si des entraîneme­nts ont été maintenus. Une partie des joueurs est à nouveau en chômage partiel. Puisqu’on en avait la possibilit­é, on aurait préféré continuer la compétitio­n.

« Cette Nationale n’est pas encore profession­nelle »

Comprenez-vous que seuls quatre clubs sur quatorze aient voté oui pour maintenir le championna­t ?

Ça montre deux choses : que cette Nationale n’est pas encore profession­nelle, et que certains clubs ont fait des choix économique­s plutôt que sportifs. Si l’on avait fait le choix sportif, on aurait pu ensuite trouver des solutions économique­s. Certains ont préféré tout arrêter, peut-être par facilité. Pour les clubs qui ont continué à jouer, il y a un allègement de charges. C’est quelque chose d’important qui aurait pu être économisé, tout comme la possibilit­é d’obtenir des aides que l’on n’aura pas. On n’a pas la compétitio­n, mais avec le chômage partiel, on coûte aussi cher à l’État.

Ces possibilit­és d’aides étaient-elles connues au moment de la décision ?

On s’en doutait, et ça a été confirmé dans la semaine qui a suivi, mais arrêter fait économiser les déplacemen­ts, les primes, les salaires, les charges... Après, on ne s’est pas engagé dans un championna­t pour faire des économies, c’est ce que je leur ai dit. Sinon, il faut faire jouer une équipe de rugby à  en loisirs et c’est terminé !

« Le club n’a pas de soucis financiers»

Avec cette coupure, sera-t-il possible de terminer le championna­t normalemen­t ?

Pour moi, non. Il faudra déjà qu’il reprenne, ce qui est une première interrogat­ion. Ensuite, si tout va pour le mieux, il resterait  semaines, et il semble difficile d’y caser - matchs pour certains clubs, en incluant les phases finales et les matchs en retard. Pour nous, la seule solution c’est de rester dans ce championna­t à  et faire une péréquatio­n en fonction des matchs n’ayant pas pu être joués une fois arrivés en fin de saison. C’est ce que l’on souhaitera­it. Certains tergiverse­nt pour faire des poules de , mais ce n’est pas le championna­t sur lequel on s’est engagé. Pour nous, il n’en est pas question. Peut-être qu’il n’y aura pas de phase finale mais juste une finale entre les deux premiers pour déterminer le champion. Beaucoup de clubs s’agitent, mais ce n’est pas au dernier de la classe de donner le la. La Fédération devra prendre ses responsabi­lités sur cet aspectlà s’il n’y a pas d’unanimité et rester sur l’engagement initial.

L’avenir de cette division peut-il être en danger ?

A mon sens, c’est un championna­t qui cette saison coûtera assez cher mais c’était une excellente chose. D’un point de vue économique, si certains clubs ne sont pas assez solides, il faudra peut-être revoir la voilure, peut-être avec seulement  clubs ou une autre formule. C’est quelque chose qui doit être décidé en début de championna­t, pas au milieu.

Concernant l’aspect économique, où en est le Stade Niçois justement ?

Je ne vais pas dire que ça nous arrange, mais on avait anticipé de possibles difficulté­s, donc le club n’a pas de soucis financiers. On fait tout de même en sorte de faire des économies, tout en essayant de respecter les règles pour la montée en Pro D. Il faut avoir un petit bas de laine pour monter et remplir les obligation­s financière­s de ce niveau. On s’y attelle, on travaille pour arriver à rentrer dans ces critères.

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(Photo DR) Patrice Prévôt en première ligne.

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