Alors ? C’est un ange ou un démon ?
Claudy Blanche Drouin conte l’histoire de son amie Lola, une femme amoureuse sous l’emprise d’un homme
Elle est née à Cannes, est allée à l’école à Méro, a fait sa communion au Suquet et ses années lycée à Bristol. Pas étonnant que « Mi-ange, mi-démon, le roman de Lola » de Claudy Blanche Drouin s’ouvre sur une scène cannoise : une petite famille tranquillement installée sur la plage.
Cannes dans cet ouvrage, ce sont les années bonheur. « Mais à un moment, il a fallu que nous quittions le sud pour suivre mon père en déplacement alors… » Alors Claudy Blanche Drouin a construit sa vie ailleurs avant de revenir, il y a une quinzaine d’années, vivre ici. Son roman raconte la vie d’une femme qui cherche le bonheur. Un roman d’amour en sorte. Qui apporte bien des enseignements.
On lit dans les derniers chapitres de votre livre que l’histoire s’inspire de faits réels. Alors, Lola c’est vous ?
Non. C’est mon amie. J’ai assisté, impuissante à ses côtés, à sa descente aux enfers. Je l’ai vue aimer un homme et le laisser la manipuler. Et, comme elle, je me suis posé des questions sur lui : est-il un être malfaisant qui n’a pensé qu’à faire du mal ? Ou un ange, victime du formatage de son éducation et sa religion ? Mon amie s’en est allée, emportée par un cancer. J’ai souhaité poser ces questions par écrit. Pour que ceux qui me liront donnent aussi leur avis.
On parle donc de Karim, qui rencontre Lola dans le salon de thé qu’elle a ouvert. Et qui la séduit. Oui, elle en est éperdument amoureuse. Et elle se montre ouverte à ses projets, sa religion, sa famille. Pourtant, je ne dirais pas qu’elle est naïve. Elle est bienveillante. Et encore une fois amoureuse, alors elle se laisse emporter. Je ne crois pas qu’elle ait regretté… Même à la fin.
Heureuse d’avoir trouvé l’amour ?
Oui. Et toujours dans ce questionnement de l’ange ou du démon. Car enfin, on voit aussi le désespoir de Karim de ne pas pouvoir vivre auprès d’elle, on sait sa douleur. À côté de cela on le voit manipulateur et même magouilleur aussi.
Sauf qu’au final, il ne s’enrichit pas. Tous deux sombrent dans des difficultés financières.
Le sujet que vous abordez peut être délicat en cette période de grands troubles. Est-ce que selon vous le fait que Karim soit musulman pratiquant influence ses actions envers Lola ?
Il est dans un carcan que lui impose sa religion. Cela le rend différent des autres. L’homosexuel Daphné, ami de Lola est aussi différent. On voit ici ce que, justement, on peut faire d’une différence. Karim emporte avec lui Lola dans une spirale infernale, Daphné la sauve…
Que souhaitez-vous qu’il arrive à ce roman ? Entre quelles mains souhaitezvous qu’il « tombe » ?
Ce roman est pour moi une sorte de revanche, une justice. Quelque part s’il se vend, c’est un contre-pied de tout ce qu’a perdu Lola. Je pense que c’est davantage un livre qu’apprécieront les femmes. Et qui pourra aussi les prévenir des dangers de la manipulation. En tout cas, je dois saluer la maison d’édition Le Lys bleu qui m’a soutenue dans ce projet.
Mi-ange, mi-démon, le roman de Lola. Tarif : 17,20 euros.