Jacques Pradel
Figure de la médiatisation judiciaire depuis près de 30 ans, le journaliste est la voix off de l’émission Chroniques criminelles sur TFX chaque samedi soir.
On ne présente plus Jacques Pradel, figure iconique de la médiatisation des affaires judiciaires depuis plus de trente ans avec ses émissions Perdu de vue et Témoin numéro 1.
À la radio, l’homme qui vit aujourd’hui en Corse s’est également retrouvé à la tête de Café crimes
sur Europe 1 ou L’Heure du crime
sur RTL.
Depuis trois ans, l’homme est également la voix off de Chroniques Criminelles sur TFX, une émission présentée par Julie Denayer et qui enregistre des audiences très solides (500 000 téléspectateurs de moyenne en octobre). Demain, l’émission sera consacrée à l’affaire Fernando Mourao. Nous voilà en mars 2016 à Chateaumeillant, dans le Cher, Gilles Tourny entre chez son voisin mais c’est une vision d’horreur qui l’attend. Fernando Mourao, son ami de trente ans, gît dans une mare de sang, le corps criblé de balles. Qui pouvait en vouloir à ce retraité sans histoire connu de tout le village ? Les enquêteurs vont fouiller la vie du paisible Fernando Mourao, et ils vont aller de surprises en surprises.
Près de 30 ans après Témoin numéro , vous êtes toujours dans le milieu médiatique judiciaire avec Chroniques criminelles. Vous êtes, quelque part, l’un des pionniers.
J’ai toujours été passionné par cette matière. J’étais parmi les premiers, avec Témoin numéro 1, à proposer une plongée dans le monde judiciaire. C’était intense et, au début des années 1990, on avait pris le pari de ne traiter que des cold cases, à savoir des affaires non classées pour essayer de relancer la machine judiciaire avec des témoignages. On ne se prenait pas pour Columbo mais on avait une approche particulière. À la fin des années 2000, sur Europe 1, j’ai mis en place Café crimes, l’ancêtre de L’Heure de crime sur RTL, j’ai toujours été dans cette matière.
Et vous voilà en voix off de Chroniques Criminelles sur TFX... J’aimais beaucoup l’émission au départ et, quand j’ai reçu un coup de fil des producteurs pour créer une unité de ton pour raconter les histoires, j’ai tout de suite accepté. On prend beaucoup de distances avec les affaires, on propose un décryptage qui permet au public d’y voir plus clair. On essaie de comprendre les enjeux de chaque affaire, avec des invités légitimes. C’est un formidable travail d’équipe derrière tout ça, et ça rend l’émission très crédible.
Comment expliquez-vous que les émissions judiciaires connaissent un tel succès ?
Le mot fait divers est terrible à entendre comme expression... C’est un phénomène fascinant pourtant. Il y a aussi une forme de répulsion. On a souvent envie d’en savoir plus, comme dans un roman policier. Il faut partager cette fascination. Ce qui passionne les gens, je pense, c’est le mystère du passage à l’acte. Quand on franchit la ligne jaune. Il y a aussi une vraie passion pour l’enquête, cette plongée au coeur de l’affaire. Il est difficile de comparer les époques, surtout avec l’évolution de la police scientifique, mais il y a toujours eu des raisons de s’intéresser à la chose judiciaire.
C’est une matière avec beaucoup de concurrence aussi...
Il faut rester soi-même et savoir pourquoi on fait telle ou telle émission judiciaire. Chacun a sa petite route, sa propre musique. Il y a des références dans notre domaine, Faites entrer l’accusé, par exemple, est sans doute la meilleure émission sur le sujet. On ne copie personne mais on trouve les mêmes mécanismes. la police judiciaire.
Danièle Berthaud, l’adolescente en question, raconte comment sa vie a basculé. Le deuxième livre, sorti en début de mois par Alain Hamon, Bonjour on vient pour l’affaire, raconte cinquante ans de faits divers d’un grand reporter spécialiste d’affaires criminelles.
Chroniques criminelles. Demain à 21 h 05 sur TFX.