Nice-Matin (Cannes)

Land Rover Defender : passé recomposé

Du légendaire Land Rover, le nouveau Defender ne conserve que le nom et le gabarit hors normes. Ni rustique ni démesuréme­nt luxueux, le Defender 2020 réinvente le genre. Une réussite.

- (Photos Land Rover) DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Quoi de neuf ?

Ce Defender-là a manifestem­ent sauté plusieurs génération­s. Pour ceux qui, comme moi, conservent le souvenir indélébile de la conduite de ce bon vieux « Land » mal dégrossi, il est rigoureuse­ment impossible de se laisser aller à la moindre comparaiso­n. Si on retrouve toujours la roue de secours accrochée à la porte arrière et quelques gimmicks qui font, de loin, penser à l’ancêtre, le nouveau Defender ne cherche pas à singer son prédécesse­ur. Très long (plus de 5 m), très large (plus de 2 m) et surtout très haut (1,97 m) – ce qui lui interdit l’accès à certains souterrain­s –, le Defender 2020 est beaucoup mieux élevé que son aïeul. Il abandonne l’antique chassis échelle et les essieux rigides moyenâgeux au profit d’une structure monocoque en alu et de quatre roues indépendan­tes. Bref, il est moderne et le revendique.

Tant pis pour les nostalgiqu­es.

À bord

Les fidèles de l’ancien modèle ne seront pas totalement dépaysés : on ne s’installe pas à bord du Defender, on y monte. La position de conduite très haute permet de dominer la route et confère un vrai sentiment de supériorit­é au conducteur. Dans l’habitacle dans lequel cohabitent matériaux nobles et éléments plus basiques respirant la robustesse, pas de luxe insensé, mais une finition rigoureuse. Beaucoup d’aspects pratiques aussi qui permettron­t une utilisatio­n en tout-terrain. L’ensemble est en tout cas dans l’air du temps, avec notamment un grand écran multimédia central. L’espace à bord est très généreux et l’ensemble pensé pour simplifier la vie des passagers, à l’image des sept prises USB ou 220 V.

Au volant

Mieux vaut avoir le compas dans l’oeil. Avec son gabarit XXL et ses rétroviseu­rs de camion, le Defender 110 requiert un maximum d’attention en ville. Mais contrairem­ent au Land originel, avec qui chaque intrusion dans la jungle urbaine devenait rapidement un enfer, le nouveau venu n’oublie pas les bonnes manières. Il étonne même par sa douceur et son confort, à des années-lumière de la rusticité légendaire du Def’. La boîte auto à huit rapports, pas toujours hyper-réactive, brille par sa progressiv­ité. L’amortissem­ent pneumatiqu­e à hauteur variable dédaigne les nids-de-poule et se joue totalement des ralentisse­urs. Le roulis est contenu, le comporteme­nt routier à la fois efficace et rassurant. Côté moteur, le 4 cylindres 2 litres diesel de 240 ch s’acquitte honorablem­ent de sa tâche tout en distillant via les hautparleu­rs une sonorité artificiel­le plaisante qui n’est pas sans évoquer celle d’un V6 ou d’un V8.

En matière de tout terrain en revanche, le Defender ne donne pas l’impression de tricher. Si les conditions de notre essai ne nous ont pas permis de tester réellement ses aptitudes, le nouveau Def’ est bel est bien conçu pour sortir des sentiers battus et non uniquement pour parader dans les beaux quartiers.

Côté finances

Pour son lancement, le nouveau Defender part avec de gros boulets aux jantes. Taux de CO2 politiquem­ent incorrect (234 g), malus maousse (20 000 € en 2020, 30 000 € en 2021), appétit à la pompe : les motorisati­ons thermiques sont fortement pénalisées. Le salut viendra en fait de la future version hybride P400e, très attendue avec son taux de CO2 réduit (74 g) et sa fiscalité beaucoup plus réaliste.

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