« On s’attend à une vague de cessations de paiements en avril »
Quelle est la situation des entreprises ?
Au niveau du tribunal de commerce de Nice, on enregistre une baisse de % des procédures collectives. C’est lié aux mesures de soutien aux entreprises, notamment aux
milliards d’euros injectés dans les Prêts Garantis par l’état (PGE) consentis à entreprises en France. Ce qui représente un ballon d’oxygène auquel s’ajoutent les aides directes et indirectes. Ces mesures ont permis la survie d’entreprises qui, sans le confinement, auraient été en cessation de paiements. Lorsque les PGE auront été remboursés, les défaillances d’entreprises seront très nombreuses. En France on compte procédures par an. Au tribunal de commerce de Nice, on est à par an. On s’attend à une première vague de déclarations de cessations de paiements en avril pour les entreprises qui ont obtenu un PGE et qui pensaient se refaire une trésorerie en fin d’année. Puis une seconde, en septembre, pour celles qui ne pourront pas rembourser le PGE.
Quelles sont les solutions ?
Elles viendront de la capacité de l’état à protéger les plus faibles. Les TPE sont très petites par définition. Elles ont un ou deux salariés qu’elles mettent au chômage partiel et c’est le dirigeant qui pallie l’absence du salarié. La force des TPE c’est leur dirigeant, qui va se démultiplier, ne va pas se payer. Il est comme une soupape de sécurité. Il subit une pression énorme. Je suis inquiet pour la santé des dirigeants.
Que leur conseiller ?
D’anticiper, de venir au tribunal de commerce pour demander un mandat ad hoc ou une conciliation avant de se retrouver face à une montagne de dettes.
À quel moment le faire ?
Ils seront alertés par la baisse ou l’absence de recettes, les échéances de prêts qui reprennent car les banques ont consenti des suspensions mais pour une durée limitée. Je leur conseille de faire un petit budget de trésorerie. Si ça ne passe pas, il faut qu’ils prennent des mesures.