Nice-Matin (Cannes)

Vers un meeting d’hiver à huis clos à l’hippodrome ?

Top départ le 4 décembre à Cagnes-sur-mer. Les réservatio­ns sont faites. Entraîneur­s, drivers, jockeys, chevaux seront accueillis selon les restrictio­ns sanitaires en vigueur. Quant au public ? C’est le flou

- Propos recueillis par ALICE DAVID adavid@nicematin.fr

L’hippodrome est prêt. Le coup d’envoi du meeting d’hiver sera lancé vendredi 4 décembre. Les plus grands chevaux de course, les meilleurs drivers et jockeys fouleront les pistes cagnoises, fraîchemen­t rénovées.

Si la tenue de ce rendez-vous est confirmée, reste à savoir dans quelles conditions. Alain Le Tutour, le directeur général de l’hippodrome de la Côte d’azur à Cagnes-sur-mer, se prépare avant le top départ.

L’hiver dernier, la fin du meeting s’est faite à huis clos, dont le grand critérium de vitesse. Le meeting d’été a pu se faire devant du public. A-t-il été question d’annuler ce meeting d’hiver en raison de la deuxième vague de la Covid- ?

Nous n’avons jamais eu d’écho comme quoi le meeting d’hiver allait être annulé. Oui, il y en aura un. Et il débutera le  décembre. Maintenant, je veux rester prudent sur ce que je dis parce qu’on n’y est pas encore. Aujourd’hui, on a les réservatio­ns des entraîneur­s. À l’obstacle, on a plus de chevaux que l’année dernière, avec plus d’entraîneur­s différents. Ça veut dire que les gens qui viennent depuis plusieurs années ne sont pas dégoûtés du site, au contraire.

Au regard des restrictio­ns sanitaires, il se fera à huis clos ?

On pense, oui. Mais on n’est pas certain. On se dit : ‘‘peut-être que début décembre, ils [le gouverneme­nt, ndlr] vont dire qu’on ouvre à   personnes’’. Je ne sais pas. Le pire qu’on puisse faire, c’est le huis clos. Moi, j’ai de l’espoir pour que ce soit le mieux possible.

Pour vous, « le mieux possible » c’est qu’il y ait du public ?

J’espère, oui. Que ce soit pour les courses, pour les entraîneur­s, pour les chevaux… On a besoin d’encouragem­ents, d’applaudiss­ements, de vie quoi. C’est ça les courses, c’est un spectacle.

Comment est-ce que vous gérez un hippodrome en pleine crise sanitaire ?

Ça va surtout être dur de gérer l’hippodrome quand tout le monde va arriver. Parce qu’on a un cahier des charges, envoyé par la Fédération hippique française, qu’on doit suivre. On le suit à la lettre. Aujourd’hui, on a le centre d’entraîneme­nt qui fonctionne tous les jours. Les seuls à entrer sur le site sont les entraîneur­s, leur personnel, notre personnel et la clientèle de la clinique vétérinair­e. Ça s’arrête là. La cantine est fermée.

On peut dire que hors meeting, on vit vraiment en complet confinemen­t. Comme en mars.

Vous n’avez pas peur qu’avec Internet, les paris en ligne et maintenant les courses à huis clos, le public délaisse l’hippodrome ?

Cet été, on était autorisé à une jauge de   personnes maximum. On n’a pas pu faire des feux d’artifice ou d’autres choses comme ça. On a fait des choses simples : des déambulati­ons, des minispecta­cles. Et on a eu beaucoup de monde. Les gens étaient intéressés par les choses simples parce qu’ils avaient vraiment envie de sortir et, donc, ils sortaient à l’hippodrome.

Moi, je suis assez optimiste. Je ne peux pas imaginer un endroit comme celui-là sans public. C’est le cas aujourd’hui parce qu’on n’a pas le choix.

Les restaurant­s resteront probableme­nt fermés après le décembre.

de ceux de l’hippodrome ?

er

Quid

Ils seront fermés. Mais c’est dur. C’est très dur. Parce que les gens qui sont au meeting aiment bien discuter de la veille où de comment était leur cheval le matin même. Là, il n’y aura pas de point de rassemblem­ent.

Un manque à gagner ?

Oui. Mais tout est un manque à gagner. La restaurati­on, mais aussi de ne plus avoir de pari à l’intérieur, si les courses se font à huis clos.

Vous n’avez pas l’air trop inquiet quant au futur ?

Déjà, on peut courir. C’est quand même hyper -important que les profession­nels qui ont des chevaux puissent exercer leur métier. Je serais inquiet si, demain, il n’y avait plus de courses. Je serais inquiet pour la filière parce que si pendant deux mois, les entraîneur­s, les drivers, les propriétai­res ne peuvent pas courir, c’est un manque à gagner pour eux. Pour la profession.

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Depuis la fin de l’été, les travaux de rénovation se sont enchaînés sur les pistes de l’hippodrome. Du sable en plus pour certaines, une égalisatio­n du niveau pour d’autres ou encore un nouvel ensemencem­ent pour celle de galop plat. Le site est fin prêt à accueillir, jusqu’à la mi-mars, le meeting d’hiver.
(Photo Cyril Dodergny) Depuis la fin de l’été, les travaux de rénovation se sont enchaînés sur les pistes de l’hippodrome. Du sable en plus pour certaines, une égalisatio­n du niveau pour d’autres ou encore un nouvel ensemencem­ent pour celle de galop plat. Le site est fin prêt à accueillir, jusqu’à la mi-mars, le meeting d’hiver.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France