Nice-Matin (Cannes)

« Il est incomparab­le »

Interview express

- Personne ne s’y attendait… VINCENT MENICHINI

Au bout du fil, la voix de Renato Civelli vacille. Malgré la tristesse, l’ancien défenseur de L’OGC Nice, qui évolue aujourd’hui à Huracan, a accepté d’évoquer le souvenir de l’idole argentine.

Renato, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

(Direct) C’est dur. Maradona est incomparab­le. Il y aura toujours des gens qui lui trouveront des défauts, mais aujourd’hui  % du pays est triste. En Argentine, il n’y a jamais de juste milieu. Maradona, c’était plus qu’un joueur de football. En , j’étais trop petit pour m’en rappeler, mais son match face aux Anglais quatre ans après la fin de la guerre des Malouines restera pour l’éternité.

C’était votre idole…

Non, car j’étais un supporter de River Plate et que lui était de Boca. Mais, en grandissan­t, j’ai appris à mieux connaître son histoire. C’était une personnali­té à part. Mon père l’adulait, alors que lui aussi était pour River et qu’il ne partageait pas les mêmes conviction­s sur le plan politique. Mais c’était Maradona, il était entré dans son coeur et dans celui de tous les Argentins.

L’aviez-vous rencontré ?

Oui, quand j’ai signé à Marseille, j’ai pu dîner avec lui. Il m’avait offert un téléphone portable. Je l’avais également croisé la saison dernière quand on a joué contre Gimnasia La Plata. Il y a quinze jours, il n’était pas sur son banc. Mais on le pensait sorti d’affaire. C’est choquant.

Non, pas cette fois. On n’a jamais eu l’impression qu’il pouvait mourir. Le médecin de mon club de Huracan s’occupait de lui. Il le trouvait bien, me disait qu’il faisait des blagues, qu’il mangeait bien. Il devait aller le voir aujourd’hui et… (il marque une pause) On savait que ça allait arriver un jour, mais en fait, on n’est jamais prêt.

Le pays peut-il sombrer dans la crise ?

Ce qui est sûr, c’est qu’on ne jouera pas ce week-end. J’ai peur qu’on utilise le décès de Maradona pour masquer tout ce qui se passe actuelleme­nt. On sort à peine d’un confinemen­t qui a duré plus de six mois. Financière­ment, les temps sont durs. On parle d’une crise similaire à celle de . J’espère que ça ne finira pas aussi mal.

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