Nice-Matin (Cannes)

Le jour où il a failli signer à L’OM

- LEANDRA IACONO

Diego Maradona a été proche de fouler les pelouses de Ligue  et de faire du Vélodrome son jardin. Ce n’est pas un mythe, l’argentin l’a lui-même confirmé à France Football en octobre dernier dans un numéro anniversai­re qui lui était consacré. Les négociatio­ns prennent place en , la star est alors âgée de  ans et évolue depuis cinq saisons au Napoli. Là-bas, il est un dieu vivant. Dans son pays aussi. Il est entré dans la légende trois ans plus tôt en remportant la

Coupe du monde .

Alors au sommet de son art, Maradona a des envies de départ, et même un bon de sortie. « Le président Ferlaino m’avait dit que, si on décrochait la Coupe d’europe (la Coupe de L’UEFA remportée face au VFB Stuttgart, ndlr), il me laisserait partir », raconte « El Pibe de Oro ». De quoi susciter l’intérêt du directeur sportif marseillai­s de l’époque Michel Hidalgo et de son président Bernard Tapie. « C’est simple, on cherchait LE joueur qui allait faire passer un palier à L’OM. Et à cette époque, LE joueur, c’est Maradona. On savait qu’il n’était plus heureux à  % avec son club », témoigne dans les colonnes de So Foot ,en , l’ancien sélectionn­eur de l’équipe de France, décédé le  mars dernier.

« Tapie est parti au quart de tour, m’a expliqué que ce n’était pas une question

d’argent et m’a proposé de prendre son avion privé pour aller rencontrer Maradona chez lui à Naples. Sur un avion de ligne, on se serait fait repérer tout de suite. » Hidalgo est mandaté par son président pour convaincre la star argentine.

Diego Maradona le reçoit chez lui. Le dirigeant olympien lui propose de doubler son salaire et lui parle de cette villa avec « piscine et palmiers » dans laquelle il pourrait couler des jours heureux à Cassis. Des arguments auxquels le numéro  est loin d’être insensible. «Ce soir-là, Maradona, dans sa tête, il était à Marseille. Mais il savait que ça serait très difficile. Il m’a dit qu’il faudrait tordre le coup au président du Napoli, Ferlaino, en faisant le geste avec sa main », assure Michel Hidalgo. Quand la star argentine remercie son président en lui faisant ses adieux, il comprend que ce dernier ne le laissera pas partir. « Il a fait marche arrière », regrette le grand Diego. Le président napolitain Corrado Ferlaino, qui selon Bernard Tapie lui avait donné son accord écrit, réclame  millions de francs pour le transfert. Une somme folle pour l’époque. Même pour s’offrir un génie. Des rumeurs murmurent aussi que l’influente mafia locale a mis son veto sur le départ de l’argentin. Diego Maradona restera deux saisons supplément­aires avec les Partenopei.

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