IBM : un plan social «jamais vu» en projet
Un projet de plan social massif annoncé début novembre, en plein confinement, inquiète les salariés D’IBM isolés en télétravail à 100 %. Dans sa restructuration mondiale, LBM devrait supprimer 10 000 emplois en Europe. En réunion de négociation le 20 novembre, IBM France a annoncé une fourchette, qui reste à affiner : 1 180 à 1 385 postes appelés à disparaître, soit 100 à 150 dans les Alpes-maritimes. Environ un quart du personnel de toutes les entités du groupe, 20 à 25 % des effectifs, qui chuteraient à 3 000 salariés au plan national.
« Quand je suis entré à IBM La Gaude en 1977, nous étions 21 000 », résume un retraité de la société, pour qui « ça tourne mal… »
Départs volontaires espérés, pas garantis
Les organisations syndicales espèrent que les départs se feront sur la base du volontariat, si les partants sont en nombre suffisant, mais sans que la direction ait assuré d’exclure des licenciements contraints. Du jamais vu en de telles proportions, dans l’histoire de l’ex-société phare des Alpes-maritimes. À l’implantation de son siège à La Gaude en 1962, IBM avait fait l’époque dorée et la fierté du village et du département. Elle a quitté le site historique du Plan du Bois en 2015 après un autre plan social, pour s’implanter, voilure déjà réduite, à Nice Meridia et Sophia Antipolis. Tous ces départs signés en fin ou début d’année seraient officialisés quatre mois plus tard.
Ce ne serait que le premier niveau de la fusée : une fois allégée de tous ses « vieux » salariés, tous départements confondus, IBM devrait vivre la « scission Newco ». Elle se scinderait en deux sociétés, Newco, qui reprendra les activités GTS (global technology services) et d’autre part Remainco.
Le site de Nice Meridia plus touché ?
Plus que le site de Sophia, fer de lance D’IBM axé sur l’intelligence artificielle et le cloud, c’est celui de Nice, axé sur le GTS qui est le plus fragilisé. D’abord parce que le matériel informatique de type serveurs est supplanté par le cloud. Et aussi parce que la pyramide des âges de son personnel, lui-même jugé obsolète, est proche de la retraite.
Prochain rendez-vous pour les syndicats, la première réunion PSE du 8 décembre. Elle précisera les contours du plan. Si les préoccupations portent sur les conditions de départ à proposer, elles reposent aussi sur les conditions et le lieu d’emploi de ceux qui resteront.