La révolte ou la porte
La formation de Patrick Vieira n’a d’autre choix que de l’emporter sur un meilleur score que 3-2 pour reprendre son destin en mains en Coupe d’europe. Sous peine d’être déjà éliminée...
La logique est plutôt respectée dans ce groupe C de Ligue Europa. Le Bayer Leverkusen est la seule équipe à avoir gagné un match à l’extérieur, à Beer-sheva (4-2), et un second succès ce soir sur la formation israélienne le mettrait en position très favorable pour choper la première place qui lui était promise au tirage au sort. Derrière, c’est le Slavia Prague qui tient la corde grâce à son 2/2 réalisé à domicile jusqu’ici.
Avec deux équipes à 6 points et deux autres à moitié moins, les mathématiques laissent penser que tout est encore possible au moment d’attaquer la phase retour des matchs de poule. Mais la règle du goal-average direct clarifie la donne pour le Gym : ne pas reprendre l’avantage sur le champion en titre tchèque serait pratiquement signe d’élimination ce soir.
Le but de Ndoye, un sérieux gage d’espoir
Décevants depuis le match aller (défaite 3-2), les hommes de Patrick Vieira doivent se révolter. Le but de Ndoye inscrit dans les arrêts de jeu à Prague fait peut-être partie des rares satisfactions de ces deux derniers matchs, mais c’est un sérieux gage d’espoir.
« On était déçu du contenu et de la défaite dans les vestiaires. Mais rapidement on s’est dit que ce but était super-important : gagner 1-0 suffit pour reprendre l’avantage au goal-average direct », nous a confié Cardinale au détour d’un entretien à coeur ouvert (voir page suivante). C’est tout sauf un détail pour une équipe qui n’a pas réussi à marquer plus d’une fois lors de 4 de ses six derniers matchs à l’allianz. Et ce ne sont pas les dernières semaines d’entraînement perturbées par l’épidémie de Covid (14 cas) et la trêve internationale qui ont permis à Patrick Vieira de bosser les aspects offensifs. « J’ai vu des joueurs concentrés, concernés, motivés. Mais ils ne seront pas à 100 % », a confirmé le coach en conférence de presse. « On va faire en sorte que le mental et l’envie de gagner comblent les pourcentages manquants », a rajouté Morgan Schneiderlin, capitaine d’un soir.
Sans Kamara, ni Dolberg
Déjà contraint de reconstruire une défense sans Dante, ni Kamara - «il reprend vendredi avec le groupe » -, Vieira devra aussi pallier l’absence de Dolberg en pointe pour ne rien arranger. « Il a été réinfecté par le virus, a regretté son entraîneur après un test déjà positif à la Covid en septembre. On a suivi le protocole, il a été placé à l’isolement et un autre test s’est avéré négatif mardi. Mais c’est trop juste pour ce match. Il s’est senti très fatigué, il a du mal à récupérer. Il n’a pas pu suivre le même programme de reprise que les autres contaminés, son retour est donc décalé. » ll y a trois semaines, c’est le Slavia qui perdait ses deux capitaines à cause du virus pour se retrouver à 14 sur la feuille de match. Et pourtant le Gym n’a presque pas existé à Prague. « On n’a pas d’excuse, admet Patrick Vieira. On n’a pas d’énormément de perte sur l’aspect physique, j’ai vu des joueurs qui avaient envie de démarrer, je mettrai le meilleur onze. Avec de la détermination, de l’agressivité, plus de courses dans la profondeur et moins de déchet dans la dernière passe, on doit pouvoir leur poser des problèmes. » Un vaste programme à respecter pour que la première campagne européenne de Patrick Vieira ne tourne pas au fiasco.