Nice-Matin (Cannes)

Parcours de femmes n’oublie pas les enfants

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Il y a les femmes, souvent prises au piège. Et puis les enfants, victimes par extension. Depuis 2011, l’associatio­n Parcours de femmes propose un accompagne­ment aux enfants exposés à la violence conjugale.

Verbale ou physique, elle marque l’esprit des plus jeunes. « Ça peut avoir de nombreuses conséquenc­es dans leur vie de tous les jours et dans leur développem­ent, assure Marie-anne Brincat, psychologu­e au sein de l’associatio­n. On propose une prise en charge psychologi­que et un accompagne­ment individuel. On veut leur permettre d’avoir un espace dans un endroit où ils se sentent en sécurité pour pouvoir parler de ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent. » Libérer la parole. Faire sortir ces souvenirs douloureux. «Ilnefaut pas que ces images traumatiqu­es restent ancrées, ils doivent être en mesure de mettre des mots dessus. Exprimer leurs émotions comme la colère. »

Et surtout se sentir écouté. Accompagné. Plus la situation dure et plus il sera compliqué d’agir ? «Ilyadesenf­ants pour qui ça devient normal, on doit pouvoir leur faire un rappel à la loi. Il faut éviter qu’ils normalisen­t ce qu’ils voient. Comment ne pas répéter quand on a grandi tant d’années dans ce climat ? » Souvent apeurés, les plus jeunes n’osent pas parler sans l’autorisati­on de la victime. Par peur de trahir un secret ou d’en subir les conséquenc­es…

« Compliqué de se libérer »

« Ça se passe dans le huis clos du domicile. Souvent, la mère leur dit de ne pas en parler parce qu’elle a peur et l’auteur parce qu’il ne veut pas qu’on sache qu’il y a de la violence à la maison. Les enfants peuvent avoir peur des représaill­es. » L’associatio­n Parcours de femmes intervient dans ce contexte tendu. « On ouvre cet espace pour qu’ils puissent se débarrasse­r de cet interdit. La parole se libère de plus en plus pour les victimes. »

Et pour les enfants ?

« Il ne se sent pas forcément capable de parler. Il arrive parfois que des enfants viennent dénoncer cette violence pour sauver leur parent, mais il est compliqué de se libérer de ça. Ils sont pris dans un conflit de loyauté. »

■ Contact

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« Si la victime ne parle pas, l’enfant ne parlera pas », reconnaît Marieanne Brincat.

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