Nice-Matin (Cannes)

Techer a trouvé la clé du succès

Rookie sur les pistes du FSBK cette saison au guidon d’une BMW, le Grassois a conclu sa trajectoir­e en dents de scie par une victoire porteuse d’espoir. L’an prochain, il visera le titre

- GIL LÉON

Il a gardé le meilleur pour la fin. Voilà un mois, le dimanche 25 octobre, Alan Techer a trouvé la clé du succès juste avant le panneau « trop tard ». Dernière course, première victoire ! « Je tenais absolument à conclure cette découverte du championna­t de France Superbike de belle manière », raconte le Grassois de retour sur le front des épreuves de vitesse, à 25 ans, après avoir décroché la lune en endurance (champion du monde FIM EWC et vainqueur des 24 Heures du Mans en 2018). Pouvait-il rêver plus bel épilogue ? A Nogaro - «uncircuit où ma précédente expérience en mode ‘‘compète’’ datait de 2009, alors en 125 ! » - le rookie azuréen de l’écurie Tecmas-bmw s’est en effet permis de battre le champion FSBK 2020, Mathieu Ginès (Yamaha).

« Le FSBK est sous-évalué »

« La C2 se déroulait sur piste humide. Une première. Moi, j’avais accompli une séance d’essais fructueuse dans ces conditions auparavant au Vigeant. Je me sentais à l’aise avec les pneus Michelin. De quoi rester dans le sillage du leader sans trop dégrader mes gommes. Et finalement le surprendre au freinage à quatre tours du damier. »

La veille, le pilote de la BMW S 1000 RR frappée du numéro 5 avait déjà pointé son carénage dans le groupe de tête avant d’achever la C1 gersoise au pied du podium (4e). « Quel que soit l’état du tracé, sec ou mouillé, on a vraiment gagné en performanc­e et en constance lors de cette étape finale. Un bond en avant très encouragea­nt. »

Successeur de Kenny Foray, le champion sortant, au sein du team basé à Bourges qui soufflait sa 30e bougie d’anniversai­re en 2020, Techer s’est vite rendu compte qu’il ne pourrait pas coiffer la couronne d’entrée. «Ona vécu des week-ends compliqués, en tâtonnant avec les réglages. Surtout Carole et Lédenon. L’adaptation a réclamé un peu plus de temps que prévu, en fait. D’autant que le niveau du championna­t est monté d’un cran. Partout, ça roulait beaucoup plus vite. On l’a vu dès l’ouverture des hostilités, à Magnycours, où l’ancien pilote Motogp Jonas Folger, présent exceptionn­ellement au guidon d’une Yamaha, s’est classé deux fois 3e. Il n’a pas gagné ! Vu de l’extérieur, le FSBK est sous-évalué, je pense. »

« Construire sur le long terme »

Si son bilan sportif ne le satisfait pas pleinement, l’ambassadeu­r du Moto Club de

Cannes a trouvé chez Tecmas une écoute et des qualités humaines appréciabl­es. « Le courant est passé tout de suite. J’ai un super feeling avec mon ingénieur, Romain La Monica. Pareil avec Louis et Antoine, les deux mécanos qui bichonnent la machine. Ensemble, dans les paddocks, on s’entend comme une bande de potes. Quant à Michel Augizeau, c’est un patron qui sait comment fonctionne un pilote. Il peut se mettre à ma place, comprend ce que je ressens. Un atout important. » L’histoire va donc se prolonger. Et même se dédoubler. « Avec BMW et Michelin, il y a une volonté commune de progresser, de construire sur le long terme. Rien n’est encore officiel mais je vais probableme­nt rempiler en Superbike France. Et, en parallèle, enchaîner les deux manches françaises du Mondial d’endurance figurant sur la feuille de route de Tecmas : les 24 Heures du Mans et le Bol d’or. »

Côté FSBK, Alan Techer baptisera la nouvelle M 1000 RR. Une arme pour viser plus haut que la 5e place finale obtenue cette année. Autrement dit, pour jouer le titre. Son seul objectif.

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(Photopress) Si la BMW du team Tecmas ne s’est pas laissée apprivoise­r aussi vite que prévu, Alan Techer a tout de même fini par trouver le chemin de la victoire du côté de Nogaro.

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