Nice-Matin (Cannes)

Pour survivre l’événementi­el se réinvente

- 1 : valerie@greenbee-upcycling.com

Il faut parfois un petit coup de pouce du destin... ou l’impact de l’adversité pour agir différemme­nt. Des embûches peuvent émerger des élans vertueux qui donnent du sens à la vie profession­nelle. C’est le cas de Valérie Astier, 45 ans, à la tête de l’entreprise Bee to Biz (600 000 € de chiffre d’affaires) installée rue Jean-jaurès à Cannes. Son business de prestatair­e de services pour salons profession­nels sans la moindre facturatio­n depuis mars, la chef d’entreprise a profité de son temps libre pour réactiver l’associatio­n qu’elle avait créé en 2019 jusqu’alors en sommeil : Greenbee.

« Le soir où Nicolas Hulot a démissionn­é, je me suis dit : il faut agir fort. Mon industrie est une industrie de la gabegie. L’événementi­el français consommera­it 4 millions de m2 de moquette par an. Les matériaux sont jetés après avoir servi quelques jours ! Pour modifier un système, il faut être dedans. Si on peut aider à amorcer un changement… ».

Greenbee (1) déploie donc aujourd’hui ses belles ambitions : upcycler les déchets des évènements !

Bâches siglées et tissus imprimés, moquettes (du tapis rouge aussi !) et linos récupérés depuis 2018 dans de prestigieu­x congrès comme Tax Free, Mipim, Lions se transforme­nt en objets du quotidien faits main et uniques.

Faits main, uniques, et porteurs de sens

Porte-lunettes (9 €), pochette d’ordinateur (12 €), dessous de verre, (16 € les 6), cache-pot (12 €), soliflore (11 €) ou porte-cartes (10 €) et même coussins. C’est Cendrine Gady, bijoutière, qui a rejoint son amie Valérie dans l’aventure, qui imagine et dessine les prototypes fabriqués ensuite dans deux ESAT de Cantaron et Marseille.

Ces produits écolos, – parfaits goodies écorespons­ables pour les congrès ? – sont disponible­s sur la plateforme dreamact.eu. Mais les deux amies cherchent des boutiques intéressée­s pour les distribuer.

Vers une plateforme de mise en lien

L’ambition est d’aller encore plus loin. « On planche sur une plateforme pour donner une seconde vie aux matériaux structuran­ts des congrès : le bois, le mobilier.

L’idée est de constituer un réseau local de particulie­rs, le bon coin, les ressourcer­ies, pour les récupérer. On avait fait un gros travail de sensibilis­ation qui devait se concrétise­r au Mipim… ». Un projet repoussé par la crise, mais qui sera mené à bien. Ces deux abeilles travailleu­ses

y tiennent. Toutes deux mamans, elles veulent laisser à leurs enfants « un monde meilleur » Ironie du projet : elles seront bientôt confrontée­s à un paradoxe. « Les événements étant à l’arrêt, on va commencer à être à cours de matière ! »

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(Photos P.L) Cendrine Gady et Valérie Astier, les deux abeilles travailleu­ses et écorespons­ables de Greenbee.
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Moquettes, linos et bâches en PVC se changent en objets du quotidien écorespons­ables !

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