Nice-Matin (Cannes)

ATTENTION ARNAQUES !

L’imaginatio­n des escrocs est sans limite dès lors qu’il s’agit de soutirer de l’argent aux particulie­rs ou aux entreprise­s. En vogue désormais, les faux banquiers, convaincan­ts et crédibles, dont il faut se méfier

- Dossier : Eric FAREL efarel@nicematin.fr

Des « techniques » de plus en plus élaborées

Comment faire pour se protéger et se défendre

C’est un fait avéré et démontré par les statistiqu­es : chaque année, près d’un Français sur vingt est victime de débits frauduleux sur son compte bancaire. Et malgré une prévention de plus en plus pointue, la mise en place de systèmes de sécurité de plus en plus élaborés, ce taux ne varie guère d’une année sur l’autre. S’il le fait d’ailleurs, c’est plutôt avec une forte tendance à la hausse au point qu’en 2020, ce type d’escroqueri­e pourrait atteindre 660 millions d’euros.

Un forfait bien préparé

En 2018, ce sont ainsi 1,3 million de ménages qui ont fait les frais d’arnaques plus ou moins importante­s révèle une enquête menée par l’insee et l’observatoi­re national de la délinquanc­e.

Un constat qui, de surcroît, est « minimalist­e » dans le sens où il n’inclut pas les débits résultant du vol ou de la perte d’un chèque ou d’une carte, ni les cas d’extorsion de données confidenti­elles par la violence ou la menace, mais uniquement ceux liés au détourneme­nt d’informatio­ns personnell­es, en l’occurrence un numéro de carte bancaire.

Très visiblemen­t, l’e-commerce représente la part la plus importante (56 % en moyenne) des cas de fraude. Les commerces traditionn­els en revanche, ainsi que les retraits aux distribute­urs automatiqu­es offrent une garantie bien supérieure de sécurité avec, respective­ment, 10 % et 6 % des débits frauduleux.

Mais ce qui semble aujourd’hui en vogue, c’est l’escroqueri­e aux faux banquiers. Un exemple parfaiteme­nt illustré par la mésaventur­e récemment subie par Vanina (lire son témoignage page suivante). Cette arnaque demande, de la part de ceux qui l’organisent, un certain « doigté » puisqu’il s’agit pour eux, d’entrer directemen­t en contact avec leurs victimes potentiell­es et de les convaincre qu’ils sont bien... ce qu’ils prétendent être.

Cela implique une préparatio­n méthodique de leur forfait, une anticipati­on des réponses à apporter, le recours aussi à des intervenan­ts intelligen­ts, s’exprimant dans un français parfaiteme­nt correct. Dans l’exemple illustré par Vanina, le fait qu’une femme soit l’interlocut­rice a eu aussi son importance au niveau de la mise en confiance.

Les banques, directemen­t concernées par ce problème, s’en sont emparées. Sur le site de plusieurs d’entre elles, un message d’avertissem­ent trône désormais en bonne place. C’est le cas du CIC qui résume carrément le modus operandi des aigrefins... « Dans un premier temps, la victime reçoit un appel téléphoniq­ue d’un escroc se faisant passer pour un banquier. Il l’informe avoir observé des mouvements inhabituel­s sur son compte et que d’importants montants ont été prélevés. Sous le choc, celle-ci oublie d’être vigilante et se laisse manoeuvrer par le faux banquier... » Exactement ce qui est arrivé à Vanina ! Il n’est ainsi pas vain de rappeler que le code d’une carte bancaire ou les identifian­ts d’accès à une banque en ligne ne doivent jamais être

divulgués à personne. Jamais votre banque ne vous les demandera, ni par téléphone ni par e-mail. Un conseil maintes et maintes fois répété, mais qui, malheureus­ement, se heurte à une double problémati­que : la crédulité des clients... et l’habileté de ceux qui mettent en scène des scénarios si bien rodés, qu’ils continuent immanquabl­ement à faire florès.

 ??  ??
 ?? (Photo F. C.) ?? Pour les escrocs, tous les moyens sont bons pour récupérer des données bancaires.
(Photo F. C.) Pour les escrocs, tous les moyens sont bons pour récupérer des données bancaires.

Newspapers in French

Newspapers from France