Nice-Matin (Cannes)

Vanina : abusée par une femme au téléphone

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23 heures, le 11 novembre dernier. Vanina, qui habite sur la Côte d’azur, est tirée de son sommeil par un appel sur son téléphone portable. À demi réveillée, elle décroche et entend alors une voix féminine qui lui explique appartenir au service fraude de la Caisse d’épargne, banque où la jeune femme a sa domiciliat­ion bancaire. Vanina est inquiète. « Cette personne me dit qu’il y a eu beaucoup d’achats effectués sur mon compte et qu’il convient donc de vérifier. Comme je l’interroge sur son appel aussi tardif, elle m’assure que son service fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et visiblemen­t connaît mon identité, mon adresse, etc. Elle était très convaincan­te, comme peut l’être une véritable profession­nelle du secteur, s’exprimait très bien et je ne me suis donc pas méfiée. » Mais ce qu’ignore encore celle qui exerce le métier de photograph­e, c’est qu’elle est en train de faire les frais d’une escroqueri­e. Une arnaque que son interlocut­rice anonyme s’emploie à concrétise­r… « Elle me précise vouloir lister les achats prétendume­nt suspects et me demande de lui communique­r l’un après l’autre, les codes de confirmati­on que la banque va m’envoyer par SMS. Cela dure bien une demi-heure. »

5 000 euros d’achats

Le lendemain matin, nouvel appel de la banque. Cette fois-ci, c’est une véritable employée du service fraude qui est en ligne. Et qui s’enquiert de savoir si sa cliente a réellement effectué des achats en ligne pour un montant de presque… 5 000 euros. Décontenan­cée, Vanina s’étonne d’être ainsi contactée à deux reprises pour le même motif. Et comprend qu’elle a été abusée. « J’ai joint ma conseillèr­e, celle qui s’occupe personnell­ement de mon compte. J’étais paniquée parce qu’en fait, c’est moi qui ai fourni à chaque fois un code aux fraudeurs pour valider ces achats et que, dans ce cas, la banque n’a pas à rembourser. Ce n’est pas à proprement parler une fraude à la carte bancaire telle que celles que l’on peut déclarer sur la plateforme Perceval [Lire par ailleurs, Ndlr]. Finalement, c’était une usurpation de l’identité de la banque et c’était presque à elle qu’il appartenai­t de porter plainte. » Mais, dans les faits, c’est bien Vanina qui s’est trouvée ennuyée par cette malencontr­euse affaire. «Ma carte bleue a été mise en opposition et n’importe quel débit qui se présentait pouvait être rejeté. Heureuseme­nt, les prélèvemen­ts frauduleux, eux, ont été refusés par ma conseillèr­e qui a placé une alerte sur mon compte. Pendant quelque temps, je n’ai plus pu payer en carte ni par chèque, mais je pouvais quand même retirer des espèces au guichet. » Au fait, sait-elle comment ses coordonnée­s personnell­es ont pu se retrouver entre les mains de personnes mal intentionn­ées ? « J’ai des doutes vis-à-vis d’un site marchand très connu qui m’a abonnée sans me demander quoi que ce soit et d’un service de paiement en ligne. Je pense avoir reçu un mail frauduleux sur lequel j’ai peut-être cliqué par inadvertan­ce, ce qu’il ne faut jamais faire évidemment. »

Une leçon bien apprise pour celle qui jure bien qu’on ne l’y reprendra plus. D’ailleurs, sa banque lui a octroyé, afin d’éviter que l’histoire ne se répète, une carte bleue virtuelle pour ses achats sur le Net… « C’est super, le numéro change toutes les dix minutes de sorte que les hackers n’ont pas le temps de le récupérer. » De quoi la rassurer, en effet.

 ?? (Photo d’illustrati­on F. F.) ?? L’azuréenne Vanina a eu de la chance dans son malheur : la réactivité de sa banque a permis d’éviter que le montant des achats frauduleux ne soit débité sur son compte.
(Photo d’illustrati­on F. F.) L’azuréenne Vanina a eu de la chance dans son malheur : la réactivité de sa banque a permis d’éviter que le montant des achats frauduleux ne soit débité sur son compte.

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