Les recettes pour résister...
Les restaurateurs désespèrent de pouvoir rouvrir. Heureusement, ils peuvent compter sur leur savoir-faire et la fidélité d’une clientèle locale très solidaire
Ils sont unanimes. Les restaurateurs du front de mer de Golfejuan ont le moral dans les casseroles. Maillons essentiels de l’économie locale, ils sont heureux que les magasins rouvrent leurs portes mais se demandent pourquoi eux ne sont pas autorisés à le faire. En tout cas ils se battent pour se maintenir à flot grâce à la vente à emporter et aux livraisons.
■ Depuis son vaisseau amiral du Bistrot du Port (1), Mathieu Allinei reste seul en cuisine pour le moment et concocte un menu par jour à l’intention de ses clients. « Je suis contrarié et en colère. Je ne comprends rien. Mais nous n’avons pas le choix. Ce qui est important pour moi, c’est de privilégier le lien direct avec mes clients. Je les prends personnellement au téléphone, c’est aussi mon plaisir et ce contact ne serait pas pareil avec un Click and collect qui est un outil impersonnel. Ce qui est rageant c’est qu’en ce mois de novembre nous avons eu un temps merveilleux et les gens auraient pu déjeuner dehors. »
■ Au Jardin du Port (2), Fabrice Fumia propose aussi la livraison et la vente à emporter : « Cela a bien fonctionné lors du premier confinement même si les gens avaient peur de se déplacer. C’est un peu différent aujourd’hui. Je ne regarde pas tellement ce que cela me rapporte mais cela me permet de tenir un certain équilibre. Il est important dans ce contexte de ne pas se morfondre chez soi. Alors je m’accroche avec un plat différent chaque jour et un menu à 24,50 euros le dimanche. Il faut s’adapter. »
■ Au Calypso (3), Mounir Abidi prépare pour ses clients couscous, paella et soupe de poissons de la pêche locale. Il se résigne : « On est obligé de faire contre mauvaise fortune bon coeur. Et peut-être vaut-il mieux calmer la situation épidémique maintenant, pour mieux rebondir en 2021 car ce sera l’année à ne pas manquer ! »
■ A La Cigale du Golfe (4), Samir Muhieddine est célèbre pour ses spécialités libanaises. « Nous sommes choqués, pénalisés une fois de plus. Les livraisons ont très bien marché lors du premier confinement, c’est moins le cas maintenant. Nous avons toujours privilégié la vente à emporter et nous travaillons avec une clientèle d’habitués. L’été a été très correct mais là… Heureusement les gens nous manifestent leur fidélité et leur sympathie. »
■ A bar à vin Le 61 (6), Julien (le chef) et Christelle Rives peuvent compter sur une organisation familiale sans faille. L’une de leurs filles Fanny aide en cuisine. La seconde, Margot, assure les livraisons et le marketing sur les réseaux sociaux. « Nous avons moins de travail que pendant le premier confinement. Si nous nous en sortons et si nous parvenons à rester à l’équilibre, c’est parce que nous travaillons en famille. La situation est compliquée et j’espère qu’elle va s’améliorer. » Ici, on propose des plats à la carte, accompagnés de vins sélectionnés. Les plats sont conditionnés dans des emballages idoines et les repas comprennent aussi les desserts et les couverts. Le tout, accompagné d’un ticket de tombola. Ainsi un heureux client a gagné un jéroboam de beaujolais nouveau.