Nice-Matin (Cannes)

Les recettes pour résister...

Les restaurate­urs désespèren­t de pouvoir rouvrir. Heureuseme­nt, ils peuvent compter sur leur savoir-faire et la fidélité d’une clientèle locale très solidaire

- PHILIPPE DEPETRIS 1. Bistrot du port, rens. au 06.74.08.41.88. 2. Jardin du port, rens. au 09.83.39.63.34. 3. Calypso, rens. au 04.93.63.60.35. 4. La Cigale du Golfe, rens. au 04.93.61.65.48. 5. Le 61, Rens. au 04.89.89.19.78.

Ils sont unanimes. Les restaurate­urs du front de mer de Golfejuan ont le moral dans les casseroles. Maillons essentiels de l’économie locale, ils sont heureux que les magasins rouvrent leurs portes mais se demandent pourquoi eux ne sont pas autorisés à le faire. En tout cas ils se battent pour se maintenir à flot grâce à la vente à emporter et aux livraisons.

■ Depuis son vaisseau amiral du Bistrot du Port (1), Mathieu Allinei reste seul en cuisine pour le moment et concocte un menu par jour à l’intention de ses clients. « Je suis contrarié et en colère. Je ne comprends rien. Mais nous n’avons pas le choix. Ce qui est important pour moi, c’est de privilégie­r le lien direct avec mes clients. Je les prends personnell­ement au téléphone, c’est aussi mon plaisir et ce contact ne serait pas pareil avec un Click and collect qui est un outil impersonne­l. Ce qui est rageant c’est qu’en ce mois de novembre nous avons eu un temps merveilleu­x et les gens auraient pu déjeuner dehors. »

■ Au Jardin du Port (2), Fabrice Fumia propose aussi la livraison et la vente à emporter : « Cela a bien fonctionné lors du premier confinemen­t même si les gens avaient peur de se déplacer. C’est un peu différent aujourd’hui. Je ne regarde pas tellement ce que cela me rapporte mais cela me permet de tenir un certain équilibre. Il est important dans ce contexte de ne pas se morfondre chez soi. Alors je m’accroche avec un plat différent chaque jour et un menu à 24,50 euros le dimanche. Il faut s’adapter. »

■ Au Calypso (3), Mounir Abidi prépare pour ses clients couscous, paella et soupe de poissons de la pêche locale. Il se résigne : « On est obligé de faire contre mauvaise fortune bon coeur. Et peut-être vaut-il mieux calmer la situation épidémique maintenant, pour mieux rebondir en 2021 car ce sera l’année à ne pas manquer ! »

■ A La Cigale du Golfe (4), Samir Muhieddine est célèbre pour ses spécialité­s libanaises. « Nous sommes choqués, pénalisés une fois de plus. Les livraisons ont très bien marché lors du premier confinemen­t, c’est moins le cas maintenant. Nous avons toujours privilégié la vente à emporter et nous travaillon­s avec une clientèle d’habitués. L’été a été très correct mais là… Heureuseme­nt les gens nous manifesten­t leur fidélité et leur sympathie. »

■ A bar à vin Le 61 (6), Julien (le chef) et Christelle Rives peuvent compter sur une organisati­on familiale sans faille. L’une de leurs filles Fanny aide en cuisine. La seconde, Margot, assure les livraisons et le marketing sur les réseaux sociaux. « Nous avons moins de travail que pendant le premier confinemen­t. Si nous nous en sortons et si nous parvenons à rester à l’équilibre, c’est parce que nous travaillon­s en famille. La situation est compliquée et j’espère qu’elle va s’améliorer. » Ici, on propose des plats à la carte, accompagné­s de vins sélectionn­és. Les plats sont conditionn­és dans des emballages idoines et les repas comprennen­t aussi les desserts et les couverts. Le tout, accompagné d’un ticket de tombola. Ainsi un heureux client a gagné un jéroboam de beaujolais nouveau.

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(Photo Ph. D.) A Bistrot du Port, Mathieu Allinei peut compter sur ses clients les plus fidèles.

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