À Cannes, le Pink Rosé Festival au Palais devient Vinomeetings en ligne en janvier
« Il faut savoir rebondir sinon on meurt » .Tel est le credo de Laurent Fiore, 57 ans, créateur de Beyond Exhibit il y a dix ans. Une structure totalement à l’arrêt. Un gros marché reporté, puis annulé – la construction du méga salon Cannes Lions – a pesé lourd. « Même si les plans ont été facturés ». À l’eau aussi, le salon sur le tourisme de luxe d’un de ses clients à Marrakech…
« Énorme claque »
En 2020, sa société ne réalisera que 15 % de son chiffre d’affaires habituel de 2 M€. « Une énorme claque. Je suis en train de brûler ma trésorerie ». Mais celui qui fait travailler habituellement entre 7 et 40 intermittents ou autoentrepreneurs n’est pas du genre à rester en pantoufles à se lamenter. Il s’est réinventé. Car pas question de renoncer à son Pink Rosé Festival, déjà fort de quatre belles éditions tous les mois de février. « J’ai créé ce salon en 2017 au Palais des Festivals qui permet la rencontre entre producteurs et acheteurs professionnels. Pour l’édition 2021, je le transforme en un évènement digital ». Nom de baptême : Vinomeetings.
Le salon dématérialisé inédit se déroulera donc du 11 au 17 janvier et mettra en connexion 2 à 300 exposants et 6 000 acheteurs, le plus souvent importateurs. Mais quid des dégustations de vins en ligne ? Le projet semble a priori aberrant.
Laurent Fiore a la solution. « J’ai recréé le salon avec des stands qui permettent d’un clic une mise en relation. Quand un acheteur est intéressé, il se fait envoyer des échantillons ». La plateforme créée pendant le premier confinement est ludique et facile d’utilisation. Sa rémunération : 24 € pour chaque mise en contact. Il y croit.
« Structure résiliente »
« J’ai fondé cette entreprise à l’issue d’une crise, la faillite de la boîte anglaise dans laquelle je bossais comme salarié. J’ai vu qu’on pouvait être une structure résiliente ».
Le retour à la normale, Laurent Fiore l’espère pour juin 2021.
En attendant, « c’est la mission tortue », dédramatise le professionnel qui pourra compter sur son PGE « pour faire redémarrer la machine à la reprise ».