Miséricorde pour la Chapelle St-cassien
Contrairement aux apparences estivales, la chapelle Saint-cassien n’est pas toujours à la fête. Et malgré sa position emblématique, tant spirituelle que géographique sur la butte où le maire fait chaque année sa rentrée politique, on pourrait parfois la croire abandonnée des dieux, à en juger par l’état réel de l’infrastructure.
Édifiée au XIVE siècle, détruite puis reconstruite au XVIIE, l’édifice est à la fois confronté à l’usure du temps, mais aussi à la nature géologique du « mamelon » naturel, à la fois argileux et sableux, sur lequel elle repose. Autrement dit, telle une foi vacillante, ses façades se fissurent de plus en plus, de même que le sol du choeur et ses murs extérieurs.
« C’est sûr que ce n’est pas Notre-dame de Paris. C’est une construction solide, mais sommaire, sans fondation particulière, et si l’on ne fait rien, la chapelle Saint-cassien risque de s’ouvrir en deux, prévient carrément Gilles Cima, troisième adjoint au maire délégué au culte (entre autres).
Autre souci : une mauvaise qualité d’enduit extérieur, qui a converti l’humidité et la salpêtre en fidèles des lieux. Moisissure, fissures, mais aussi absence de canalisation des eaux pluviales ont encore accru ce phénomène.
L’âme de Cannes
Dès 2018, des études géotechniques et des travaux d’urgence ont été effectués. Mais un chantier d’envergure est encore nécessaire pour rendre toute sa grâce à la chapelle. « On a déjà refait le toit pour la mettre hors d’eau. Il faut aussi renforcer ses fondations par des micropieux pour la coller au sol », précise Gilles Cima.
Ravalement de façades, amélioration de l’accès aux abords et du parvis sous le porche, drainage et canalisation, rénovation de la menuiserie, mise aux normes des réseaux électriques et d’éclairage, remplacement du chauffage, voire confortement du talus sont également prévus. Le budget consacré est ainsi passé de 400 000 euros à 1,45 M€. Mais au-delà de la bénédiction annuelle des animaux et croyants de tous poils, « cette chapelle est aussi l’âme de Cannes, elle appartient à son histoire, d’où la nécessité de la sauver ».