Nice-Matin (Cannes)

The Perfumist a encore eu le nez fin...

L’actu La startup grassoise à l’origine de l’appli permettant de trouver le parfum idéal pour soi ou à offrir a su se réinventer durant la Covid pour trouver de nouveaux débouchés

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr www.perfumist.fr

Avec un demi-million d’utilisateu­rs, The Perfumist est toujours l’applicatio­n parfum la plus téléchargé­e au monde. Celle qui est souvent comparée au Tinder du parfum promet d’aider un consommate­ur à trouver en deux minutes la fragrance idéale pour lui ou pour offrir. Il n’a qu’à renseigner ses parfums favoris et l’algorithme de l’appli développée par la startup grassoise éponyme se charge de lui faire des suggestion­s à partir d’une base de données sans cesse enrichie de « 50 000 fragrances issues de 2000 marques, le tout disponible dans 45 langues. Nous venons d’intégrer le zoulou et le swahili, précise Frédérick Besson, fondateur et dirigeant de la jeune pousse hébergée à Innovagras­se. Des langues exotiques qui peuvent prêter à sourire mais nous sommes la seule appli parfum dans ces pays qui représente­nt une large population ». La communauté The Perfumist – passée de 150 000 en début d’année à 500 000 membres actuelleme­nt – montre que les gens sont à la recherche de conseils. Une croissance qui valide le concept de la startup « d’autant que l’on prévoit 2 millions d’utilisateu­rs l’année prochaine. »

Conseiller parfum

Si le dirigeant a aujourd’hui le sourire, il avoue néanmoins avoir « pris une claque extrêmemen­t dure avec la

Covid et perdu 90 % du chiffre d’affaires en mars ». En cause, la fermeture des magasins de parfums physiques et autres boutiques de duty free des aéroports pour lesquels The Perfumist avait développé une version pro faisant office d’outil numérique d’aide à la vente. Face à ce coup d’arrêt brutal, Frédérick Besson décide alors de revoir et d’élargir sa stratégie. « On s’est dit que les ventes de parfums en ligne allaient exploser et on a développé un widget The Perfumist. »

Widget malin

Ce petit utilitaire interactif permet à l’internaute de trouver la fragrance idéale dans l’offre du site qu’il soit mono ou multimarqu­e, que ce soit une chaîne de magasins, une grande surface ou une parfumerie de niche. « Nous mettons à leur service toute l’expertise grassoise et azuréenne, souligne le parfumeur en chef qui fait appel à de nombreux sous-traitants de la région comme Himydata ou Vigizen. Nous avons beaucoup investi dans notre algorithme de matching qui est le meilleur au monde. Même si acheter un parfum en ligne est difficile, le widget aide les consommate­urs à franchir le pas. »

Côté retail, c’est aussi tout bénéf’ puisqu’il fonctionne avec le click & collect et le drive-to-store. « Le widget nous apporte des perspectiv­es mondiales et nous avons du mal à répondre à la demande », reconnaît Frédérick Besson. Le parfumeur d’intérieur, la Maison Berger, l’a adopté. « Il oriente les clients sur un parfum d’ambiance ou une bougie selon les parfums corporels qu’ils portent. Et le taux de satisfecit est hallucinan­t », s’enthousias­me le startupper qui a pourtant décidé de décorréler l’utilitaire des ventes : « On ne se rétribue pas sur le chiffre d’affaires ni au nombre de clics mais on prend une fee annuelle [cotisation, ndlr]. Pourquoi ? Parce qu’on apporte un service. La preuve, Fragrance Foundation France qui est un site non marchand rassemblan­t toute l’industrie du parfum l’utilise aussi. »

Une aide pour la vente directe

La vente directe est l’autre axe de développem­ent de la startup. Elle a notamment conclu il y a six mois un accord avec le Suédois Oriflame, présent dans 65 pays et dont le catalogue de produits compte quelque 120 parfums. « L’applicatio­n Perfumist Pro – développée depuis un an pour les duty free et autres magasins physiques – aide les vendeuses d’oriflame à choisir un parfum pour leurs clientes. »

Créateur de valeur

Ce partenaria­t lui ouvre les portes de la vente directe en Amérique latine : Mexique, Pérou, Chili, Equateur, Colombie mais The Perfumist n’en oublie pas pour autant de mailler son territoire ailleurs dans le monde avec son réseau de partenaire­s : « On est en train de recruter deux représenta­tions à Hong Kong et en Angleterre ».

Alors oui, « nous avons eu un grand moment de solitude en mars, reprend Frédérick Besson, mais nous avons été soutenus que ce soit par la ville de Grasse, le Départemen­t et la Région. » S’il préfère taire son chiffre d’affaires 2020, il admet avoir perdu une année : «Oncontinue à grandir et de quatre l’année dernière, nous sommes désormais dix collaborat­eurs. »

Et de conclure : « Nous sommes confiants car nous avons su rouvrir le champ, suivre nos consommate­urs et clients. On est créateur de valeur sur toute la chaîne : de l’utilisateu­r au retailer en passant par les marques, les maisons de parfums. » The Perfumist aeudunez.

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(D.R.) « La Covid nous a obligés à réfléchir », concède Frédérick Besson (à gauche sur la photo) qui a misé sur l’augmentati­on des ventes de parfums en ligne. Il a eu du nez...

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