« Ce décret a sauvé des entreprises comme la nôtre »
Vous parlez de transformation. La crise a-t-elle « permis » de combler un certain retard sur la transition numérique ?
Dans les PME, nous étions très en retrait par rapport à d’autres pays sur la digitalisation, la numérisation. Il y a un projet très précis pour les accompagner. Dans cette période, on va gagner cinq ans ou plus sur la numérisation des entreprises.
Les PME étant un vecteur d’emplois, comment faciliter l’accès à cet entrepreneuriat ?
Avant d’échanger avec les représentants de l’usine Fragonard, de la Verrerie de Biot et de la confiserie Florian (Pont-duloup), Alain Griset () a eu droit à une visite du site grassois, guidée par
Françoise Costa – dirigeante de l’entreprise avec ses soeurs Agnès et Anne.
« En nous intégrant au plan tourisme, vous avez sauvé des entreprises comme la nôtre, lui a assuré Eric Fabre, directeur commercial chez Fragonard. Des emplois, un patrimoine industriel, un savoir-faire. Avec l’absence des touristes étrangers
[ % du chiffre d’affaires, ndlr] ça ne va pas s’arranger tout de suite mais on va pouvoir redémarrer dans une certaine sérénité. »
Même son de cloche chez Anne Lechaczynski, dirigeante de la verrerie biotoise :
La France est un pays envié, au niveau social, l’accompagnement face à la maladie... Pour ça, il faut que l’économie fonctionne. Nous avons % des entreprises qui sont des PME [- de salariés, ndlr] et considèrent souvent que les dispositifs fiscaux et sociaux ne sont pas adaptés. On travaille pour que, dans les mois à venir, elles soient plus nombreuses, dans un environnement plus conforme à leur taille.
Ces PME sont L’ADN de la France.
garder des savoir-faire, de porter l’image de la France dans le monde. Il eut été catastrophique qu’elles ferment à cause de la crise. On n’a rien fait d’extraordinaire, juste notre travail.
Vous dites qu’au décembre, il n’y a pas plus d’entreprises fermées que l’an passé. Quelles solutions face au choc évoqué ?
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On va continuer, avec Bruno Le Maire [ministre de l’économie, des Finances et de la Relance, ndlr] à
apporter des solutions en fonction de l’évolution. L’investissement est et sera lourd mais il est bon. L’entreprise doit être une priorité quelle que soit sa taille. Il reste des personnes en difficulté, il ne faut pas le nier. Nous allons encore les accompagner. Il y a des sujets qui ne sont pas encore satisfaisants, comme la rémunération des travailleurs indépendants. Mais il n’y a aucun sujet, quelle que soit sa complexité, sur lequel je me refuse de travailler. Il y a toujours une solution. « Vous avez créé cette filière [entreprise du tourisme de savoir-faire, ndrl] qui n’existait pas ; quand on a vu le décret, on s’est dit qu’on n’aurait pas fait mieux. » Passé le dithyrambe, Eric Fabre évoque un « sujet difficile » : le règlement des loyers. « Il n’y a pas de réponse simple, vu la variété du type de bailleurs, notamment la myriade de privés, indique Alain Griset. Comment le gouvernement aurait-il pu dire “on facilite la vie des entreprises en privant les bailleurs de revenus” ? Ona quand même fait passer le crédit d’impôt de% [pour ceux qui renonceront au loyer de novembre, ndlr]. »