Nice-Matin (Cannes)

Que pourra-t-on encore voir au théâtre ce mois-ci ?

Avec l’autorisati­on de réouvertur­e à partir du 15 décembre, les théâtres abandonnen­t la période de relâche forcée pour faire à nouveau vibrer les salles. Jolis rendez-vous à l’affiche Le Tribunal ouvre même ses portes à Noël

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Désincarna­tion. Coquille abandonnée par le public, les théâtres ne peuvent plus qu’être hantés par les âmes qui les ont traversés. Évacuées des émotions transitant sur les fauteuils, les salles n’en demeurent pas moins tenaces. Vides mais pas creuses. Mois après mois, le secteur du spectacle a dû faire de l’improvisat­ion sa directrice artistique. En acceptant aussi les décisions gouverneme­ntales et baissant le rideau, rendant les billets et remaniant pour la centième fois une programmat­ion. À l’affiche ce moisci ? Le retour de l’incarnatio­n. En chair, en os, en vie. Autorisés à rouvrir leurs portes à partir du  décembre, les théâtres antibois montrent que le dernier acte n’est pas une fatalité. La muse Thalie comme figure de résistance. Avec, comme première des règles le respect d’un protocole sanitaire qui, pour le coup, n’a rien d’artistique.

Chic, chic, chic ! Cette année, les lutins ont choisi de passer une tête masquée du côté du théâtre Le Tribunal... « Habituelle­ment on ferme à Noël », reconnaît Fabienne Candela qui a pris le parti de changer cette tradition : « Mais pas cette année ! » Pour la première fois, les spectateur­s vont pouvoir savourer un spectacle avant de trinquer à la maison. Rendez-vous pris avec Amin Dridi. L’humoriste propose son J’avoue ! (24, 25 et 26 décembre) après avoir débuté sur les planches onze ans plus tôt avec la Compagnie des artistes associés antibois. Célébratio­ns ? La suite se déroulera avec Alexandre Pesle pour son Pesletâcle. Auteur prolixe – les Nuls, les Guignols, la série H, Caméra Café – le comédien connu pour son rôle du naïf comptable Sylvain, interroge : peut-on rire de tout ? Vaste question qui sera posée lors de la Saint-sylvestre et du Premier de l’an. « En règle générale c’est petits fours et champagne chez nous, mais comme cela n’est pas possible, nous préparons des happy bag », lance la directrice artistique en initiant cette nouvelle formule à emporter.

Mais avant de se mettre sur son 31, c’est Antoine Lucciardi qui s’installe le 17. Mais également le 18 et 19 décembre. Avec L’élégance du bâtard, il propose une création – de nombreuses fois primée – totalement dynamitée !

Un retour dans l’antre du rire qui se fait avec sérieux puisque le respect du protocole sanitaire demeure au coeur des préoccupat­ions de l’équipe : « On aére avant et après les représenta­tions. Cela demande une heure supplément­aire de nattoyage après chaque spectacle. » Bref, on est là pour s’amuser en toute sécurité.

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