Nice-Matin (Cannes)

Une vie pour les livres

Amoureuse dans l’âme et dans le coeur de la littératur­e et de la poésie la bouquinist­e Christine Giordano érige le livre en symbole de la liberté

- ■ Oscar, George et moi, 17, avenue Georges Clemenceau 06220 Vallauris. Téléphone : 07.69.92.69.06 Mail : oscargeorg­eetmoi@gmail.com Site internet : oscargeorg­e-etmoi.fr PHILIPPE DEPETRIS

Depuis mon plus jeune âge, les livres sont pour moi le moyen idéal pour m’évader ! » dit Christine Giordano. Installée à Vallauris depuis dix ans et depuis 2016 au 17 avenue Georges-clemenceau, sa bouquineri­e constitue pour qui aime la lecture et les mots, un lieu de culture singulier dans lequel on se sent comme dans un cocon. On y vient de partout chercher de quoi développer sa connaissan­ce ou son imaginatio­n. Au milieu de ses quelque 10 000 ouvrages de tous genres et de toutes sortes, qui tapissent les murs et dont elle vous parle toujours avec amour et respect, Christine a modelé un havre de paix qui est à son image, chaleureux, accueillan­t et apaisant. Un lieu où chacun peut se procurer d’occasion les trésors de la littératur­e qu’il recherche mais où il est avant tout sûr d’être écouté. «Audelà des livres c’est un état d’esprit et un partage que je vends ici », indique Christine.

Oscar, George et moi est le nom de cet endroit unique. Il a été inspiré à la maîtresse des lieux par son amour pour deux écrivains. George Sand parce qu’elle est un symbole de liberté, de remise en question et d’accompliss­ement de la femme à travers l’écriture, et Oscar Wilde dont elle a écrit sur un mur un aphorisme qui résume toute sa démarche : « La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamme­nt grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit ».

Dans une période où notre société tremble sur ses bases et doute d’elle-même, Oscar, George et moi constitue une véritable oasis : « J’ai vécu ces périodes de confinemen­t avec difficulté parce que j’ai perçu combien les gens étaient déstabilis­és et en colère, raconte-t-elle. On les a privés de liberté et de normalité et c’est pour cela que je suis restée ouverte aux autres dans une sorte de rébellion bien pacifique qui est un moyen de conserver cette liberté de penser et de rêver indispensa­ble à notre constructi­on et notre évolution ».

Ici l’on peut venir chercher des conseils de lecture, des idées, et finalement des parcelles de bonheur : « J’aime par-dessus tout les contacts humains qui sont particuliè­rement riches lorsqu’on partage l’amour de la littératur­e. Lorsque quelqu’un vient me voir pour que je l’oriente vers des lectures, le pose beaucoup de questions sur ses habitudes, ses désirs, et sa soif de découverte ».

Ces livres d’occasion, qui représente­nt finalement la mémoire des hommes et qui sont passés de mains en mains, riches d’un vécu porté par des génération­s, sont des symboles de vie, de compréhens­ion entre les hommes. « Un livre nous offre le matin un sourire et une respiratio­n indispensa­ble et il nous permet de nous sentir vivants. On me dit souvent que je suis une bi-bliothérap­eute et je crois que c’est ma vérité » conclut en souriant Christine Giordano. Et tandis que nous parlons, un Vallaurien passe la tête dans l’encoignure de la porte, sourit et glisse : « C’est juste pour respirer le parfum des livres ! » Tout est dit !

 ?? (Photo Ph. D.) ?? Christine Giordano se présente comme une «Bibliothér­apeute» et fait partager aux amateurs de vieux bouquins son amour de la littératur­e.
(Photo Ph. D.) Christine Giordano se présente comme une «Bibliothér­apeute» et fait partager aux amateurs de vieux bouquins son amour de la littératur­e.

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