Nice-Matin (Cannes)

Affaire Fiona : la mère et l’ex-compagnon de nouveau face à la justice

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Le quatrième procès de Cécile Bourgeon et de son ex-compagnon Berkane Makhlouf, jugés pour la mort en mai 2013 de la petite Fiona, 5 ans, s’est ouvert, hier, à Lyon avec l’espoir de lever enfin les zones d’ombre qui demeurent autour de la disparitio­n de la fillette. Plus de sept ans après les faits, ce nouveau procès en appel, cette fois devant la cour d’assises du Rhône, doit durer jusqu’au 18 décembre.

Trois semaines pour tenter de démêler le vrai du faux dans les dires des co-accusés et déterminer la responsabi­lité de chacun dans les coups mortels portés à la fillette. Cette première journée était consacrée à l’examen des personnali­tés des prévenus.

Cécile Bourgeon comparaît libre pour la première fois. Peu avant 8 h 30, la jeune femme est entrée par une porte latérale du palais de justice, le visage dissimulé par un masque et des lunettes noires, la tête couverte d’une capuche.

« Cécile Bourgeon et tous, on souhaite que ce procès soit le dernier rendez-vous et pouvoir se projeter dans l’avenir », a déclaré avant l’ouverture de l’audience son avocat Me Gilles-jean Portejoie.

Ecroué depuis septembre 2013, l’exbeau-père de la petite fille, Berkane Makhlouf, reste détenu. Son conseil, Me Jean-félix Luciani, a fait valoir que son client rejetait « avec force l’accusation principale qui pèse contre lui, à savoir les coups portés qui ont contribué à la mort de cette enfant qu’il aimait beaucoup ». Au premier rang des parties civiles, était présent, hier, le père de la fillette, Nicolas Chafoulais.

En mai 2013, la mère et le beaupère de Fiona cachent sa mort en faisant croire à son enlèvement dans un parc de Clermont-ferrand. Cécile Bourgeon, en larmes face aux caméras, avait alors ému la France entière.

Le corps de Fiona toujours introuvabl­e

Mais confronté à ses contradict­ions, le couple de toxicomane­s finit par avouer le décès de l’enfant à son domicile de Clermont-ferrand puis reconnaît l’avoir enterrée de nuit, à la hâte, dans un bois. Toutes les recherches pour retrouver cette sépulture de fortune sont restées vaines. En 2016, en première instance, à Riom (Puy-de-dôme), Berkane Makhlouf est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir porté des coups mortels à Fiona. Cécile Bourgeon écope pour sa part de 5 ans de prison, notamment pour dénonciati­on mensongère.

Premier des multiples rebondisse­ments judiciaire­s de ce dossier, le procès en appel au Puy-en-velay, devant les Assises de Haute-loire, tourne court en octobre 2017, autour d’accusation­s de subornatio­n de témoin. Le suivant se déroule en février 2018. Les deux accusés sont alors condamnés à 20 ans de réclusion criminelle pour coups mortels aggravés sur Fiona.

Mais la Cour de cassation casse ce verdict en février 2019 à la suite de la demande de renvoi du procès formulée par Cécile Bourgeon, après un apéritif polémique partagé par le président de la cour d’assises avec des avocats de la partie civile. L’affaire est alors renvoyée en appel à Lyon et Cécile Bourgeon sort de prison, ayant purgé sa peine prononcée en première instance. Dans son réquisitoi­re, en février 2018, l’avocat général avait estimé que l’ancien couple avait agi de concert dans la mort de la fillette, victime d’une « violence continue ».

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