Décès d’anne Sylvestre, chanteuse féministe et pour enfants
La chanteuse Anne Sylvestre, aux oeuvres féministes souvent restées dans l’ombre du succès de ses contes musicaux pour enfants, est décédée lundi à l’âge de 86 ans, « des suites d’un AVC », a indiqué, hier, Sébastien d’assigny, son attaché de presse historique. Connue principalement pour ses « fabulettes » pour enfants – qui lui valent d’avoir laissé son nom à des écoles –, son répertoire est également riche de chansons plus engagées, comme « Non, tu n’as pas de nom » (1973), sur l’avortement, deux ans avant la loi Veil.
En 1997, en pleine période du FN à Toulon, elle vient en résidence au théâtre Comedia, pour créer un spectacle « La Fontaine Sylvestre » avec Viviane Théophilidès «ensolidarité pour ce théâtre qui avait en face de lui une mairie Front national ». Elle avait une tournée prévue pour jouer son spectacle « Nouveaux manèges », notamment quatre dates à la Cigale en janvier 2021. Pendant toute sa carrière, elle s’intéressa aux faits de société, et notamment à la condition des femmes, revendiquant le terme de chanteuse « féministe », qui fut parfois lourd à porter :
« Je suppose que ça m’a freinée dans ma carrière parce que j’étais l’emmerdeuse de service, mais ma foi, si c’était le prix à payer... »
Elle a aussi défendu la cause du mariage homosexuel dans « Gay, marions-nous ! » en 2007. Jamais tout en haut de l’affiche mais toujours bien présente dans le paysage musical français depuis la fin des années 1950, Anne Sylvestre, incarnait une chanson à texte, intelligente, faisant fi des modes, dans le sillage d’un Guy Béart ou d’un Georges Brassens. Comme eux, Anne-marie Beugras, née à Lyon le 20 juin 1934, a débuté dans un cabaret de la rive gauche à Paris. Sous le pseudonyme d’anne Sylvestre, elle devint l’une des premières femmes à écrire et composer ses chansons, aux côtés de Nicole Louvier ou d’hélène Martin.