Nice-Matin (Cannes)

Open Sky : Cesaro s’explique

Le maire s’exprime sur la situation actuelle quant au projet de la ZAC qui sortira de terre malgré tout. Il affirme que les décisions prises sont les moins délétères pour la commune

- PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

Coup de tonnerre. Les nuages semblent avoir gagné le ciel valbonnais depuis le dernier conseil municipal. Une séance qui a acté la réalisatio­n d’open Sky. Projet de la ZAC des Clausonnes que Joseph Cesaro a promis, lors de son élection, pouvoir faire annuler. Acculé, le maire assume pleinement les décisions prises qui selon lui sont les plus salutaires en l’état actuel des choses.

Votre adjoint aux finances qui a démissionn­é [voir encadré] vous reproche notamment d’avoir baissé les bras rapidement...

Le fait d’avoir consulté quatre cabinets d’avocats a montré que du point de vue de la légalité le projet était suffisamme­nt avancé pour n’avoir aucune prise.

Sauf à payer des indemnités au promoteur.

J’ai rencontré M. Journo deux fois. Nous avons évoqué les éventuelle­s pénalités fixées à  millions d’euros. Dans la discussion M. Journo s’est braqué et, à partir de là, il n’a plus été question de discuter d’indemnités. J’ai même reçu un groupe concurrent de Phalsbourg qui voulait monter un projet lié à l’intelligen­ce artificiel­le.

N’avez-vous pas été naïf en disant durant la campagne que le projet pouvait être contré ?

La liste Futur & Nature a été créée autour des associatio­ns qui avaient monté un recours contre le permis. Elles étaient persuadées que cela allait fonctionne­r.

La démarche tenait sur le nonafficha­ge du permis, les associatio­ns n’ont pas pu avoir gain de cause.

Mais moi j’arrive dans ce groupe et j’ai face à moi des gens persuadés. La deuxième chose : on a promis d’installer un capteur de pollution sur les Clausonnes. Le confinemen­t est là, il y a moins de voitures. Ces éléments sont tombés. Donc non ce n’était pas naïf mais il y a des batailles que l’on gagne, d’autres que l’on perd. Mais pendant la campagne j’avais cette véritable conviction de pouvoir arrêter le projet. Lorsque j’ai rencontré les cabinets des ministères de la cohésion des territoire­s et de la transition écologique j’ai eu comme réponse un refus de moratoire car la zone est déjà minéralisé­e et le permis purgé de tout recours.

Beaucoup de gens disaient que ce n’était pas possible.

Quand vous menez une bataille il faut y croire. J’ai quand même proposé à M. Journo  millions d’euros d’indemnités.il m’a répondu que son projet n’était pas à vendre.

Qui aurait payé : la commune ?

Oui, j’avais demandé à mes services de chercher des emprunts à cette hauteur-là. On voulait les financer par la revente des terrains avec un projet alternatif avec un campus des métiers de l’énergie, ce qu’on va faire d’ailleurs sur le site si l’enseigneme­nt supérieur veut bien nous accompagne­r avec M. Journo qui l’intègre dans son projet.

À quoi va ressembler Open Sky ?

 % de surfaces en moins – de   à   m –, une baisse de la surface commercial­e passant de   m à   m de commerces…

Mais la Casa avait déjà annoncé avoir négocié à   m ? Qui dit vrai ?

Dans une réunion devant le préfet, M. Leonetti a reconnu qu’il s’agissait d’une surface arrondie. La Casa avait bien obtenu   m. Et j’espère bien réduire cette surface à   m. J’ai obtenu aussi que le Fugueiret reste une forêt.

Quid de la voirie ?

J’ai obtenu de la Casa la confirmati­on qu’ils mettront  millions d’euros. Le Départemen­t devrait rester à cette hauteur. Actuelleme­nt M. Journo investirai­t  millions.

Négociable­s ?

La convention avec la SPL stipule que c’est non-négociable. Cependant, les dimensions des infrastruc­tures a changé. On perd donc du trafic, l’ensemble doit être diminué donc on fera

Vous avez le sentiment de sauver ce qui peut l’être ?

J’ai beaucoup d’avancées. Si je n’avais pas renfloué la SPL, j’aurai perdu les terrains de la zone , soit  millions d’euros. Nous allons tout faire pour qu’il n’y ait pas de déficit. Désormais j’ai la main sur le foncier.

La SPL pose question…

D’ici mi-décembre j’espère avoir une vision parfaite de la situation. Pour l’essentiel je maîtrise les tenants et les aboutissan­ts de cette concession que l’on récupère le  décembre.

Vous comptez attendre d’être assigné pour la vente des terrains ?

Oui.

Pour le symbole ?

Je m’assure que M. Journo veut aller jusqu’au bout.

Le militant que vous êtiez est-il content du maire actuel ?

Les décisions ne sont pas simples à assumer. Un maire doit être responsabl­e : j’ai montré que mes choix sont les bons. Le choix que je fais sauve  millions d’euros tout de suite...

Vous serez présent à l’inaugurati­on d’open Sky ?

Je n’ai pas l’intention d’y aller. Mais j’irai peut-être à l’inaugurati­on du campus.

Vous attendiez-vous à ce que ce début de mandat soit aussi compliqué ?

Ce dossier est d’une complexité que je n’avais pas mesurée. J’ai fait des choix que j’assume. Certes ils vont à l’encontre de ma vision sur le fait que le projet n’aurait pas dû se faire.

Vous pensez que les électeurs vont vous en vouloir ?

[soupire] Oui. Mais je vais expliquer à la population. Au mois de novembre j’avais prévu des réunions publiques.

Votre majorité est-elle soudée ?

L’ensemble de la majorité, sauf M. Chevalier [voir ci-dessous ]ont voté pour ces décisions. Si j’avais été mis en minorité, j’aurai démissionn­é.

 ?? (Photo Sébastien Botella) ?? Joseph Cesaro assure mener une bonne gestion de la situation, malgré l’impossibil­ité pour sa majorité de faire annuler le projet commercial. bénéficier M. Journo de cette réduction.
(Photo Sébastien Botella) Joseph Cesaro assure mener une bonne gestion de la situation, malgré l’impossibil­ité pour sa majorité de faire annuler le projet commercial. bénéficier M. Journo de cette réduction.

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