Nice-Matin (Cannes)

Carte blanche à l’artiste Primal à Mouans-sartoux

Primal, dont les oeuvres sont exposées de New-york jusqu’en Georgie, a réalisé une peinture sur le MUR, clin d’oeil à la liberté de mouvement en cette période de restrictio­ns

- DELPHINE GOUATY

Des pieds qui marchent, courent, sautent, dansent… dans une esthétique des années 30. Un joli clin d’oeil à la liberté réalisé par Primal. L’artiste était invité par le collectif Unwhite it à peindre le MUR (Modulable, Urbain, Réactif), de Mouanssart­oux. « C’est un écho assez subtil pour pas rentrer dans le cliché des masques, explique-t-il. Pour faire allusion au simple fait de se mouvoir et retrouver cette gestuelle libre de pouvoir courir, aller venir où on veut, comme un écho à la liberté qu’on n’a plus trop en ce moment. »

Fascinatio­n pour le passé

Pas de leçon d’histoire dans cette esthétique mais une simple fascinatio­n pour le passé. « Je peins un univers très figuratif et un petit peu rétro, dans une ambiance entre l’époque victorienn­e, le début du XXE siècle et les années 30. J’aime beaucoup raconter des histoires par le biais de cette époque-là pour avoir une espèce de décalage. Cela permet de traiter des problémati­ques qui peuvent être actuelles mais à travers d’autres univers pour avoir toujours un fil conducteur un peu onirique. »

Une sorte de fuite hors de la réalité et de culte du passé. « Je suis quelqu’un de très mélancoliq­ue qui a toujours cette façon de penser que c’était mieux avant, avoue

Primal. Je n’ai pas vécu cette époque donc je peux l’idéaliser. Ça me permet de sortir de la réalité du quotidien, une sorte de parenthèse. » Issu de l’école supérieure d’art de Montpellie­r, l’artiste puise dans de multiples sources d’inspiratio­n. « J’ai grandi avec la bande dessinée, l’illustrati­on et j’ai dérivé petit à petit vers la peinture murale et la peinture d’atelier, précise-t-il. Les street artistes, les peintres classiques les groupes de musique m’inspirent beaucoup. »

De New-york en Serbie

Le cinéma aussi, comme le montre son oeuvre sur le MUR. « Ce sont des plans qu’on peut retrouver dans des films ou à l’entrée des métros, où l’on peut voir tous les pieds qui marchent et rentrent dans le train et tout le monde qui court vers son objectif. L’idée est de représente­r des personnage­s, des scènes, faire des focus sur des objets, faire des cadrages pour essayer de raconter des histoires sur un ton un peu surréalist­e. Les films des frères Cohen m’ont marqué comme O’brother. Une esthétique que je trouve fabuleuse avec cette ambiance de l’époque de la prohibitio­n aux États-unis. Le réalisateu­r Wes Anderson est assez fascinant aussi. Ses chouettes couleurs, ses costumes, m’ont beaucoup inspiré. »

Après avoir fondé et animé le collectif Atelier triptyque pendant 6 ans, Primal s’est installé dans un nouvel atelier à Paris. « Je trouve mon équilibre artistique avec le mixte travail d’atelier très introspect­if et le travail sur les murs, explique-t-il. C’est une autre manière de bosser qui nous fait sortir de notre zone de confort et à repousser nos limites. »

On peut admirer son oeuvre au sein d’exposition­s, de Festivals de street art et sur les murs de New York, du Nouveau-mexique, en Serbie ou en Géorgie.

Savoir +

Allée Lucie Aubrac, renseignem­ents www.unwhiteit.com

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(Photo D.G.) L’artiste Primal fait un joli clin d’oeil à la liberté de mouvement.

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