Nice-Matin (Cannes)

Ce tatoueur qui fait fureur

Cannes Les deux week-ends de confinemen­t local rallongent d’autant la file d’attente chez le tatoueur du boulevard de République. Le patron Cyril Perriollat s’adapte aux contrainte­s

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Les gestes barrière et les mesures d’hygiène, il connaît ! Bien avant le début de la crise sanitaire, le tatoueur Cyril Perriollat appliquait déjà minutieuse­ment un protocole dans son salon Kahuna Studio, situé 6 boulevard de la République.

« Je travaille ici depuis 16 ans et j’ai racheté l’endroit en janvier 2020 », rembobine le passionné qui a dû affronter la pandémie, à peine installé dans son nouveau rôle de patron. Pas de quoi entamer sa motivation pour autant ! « On s’adapte au fur et à mesure... On travaille sur rendez-vous, il y a en général trois ou quatre mois d’attente. »

« Beaucoup d’organisati­on... »

Le confinemen­t local imposé durant deux week-ends va forcément rallonger la – déjà – longue liste d’attente des clients. « Pour ceux qui ne peuvent venir que le samedi, forcément, on ne pourra pas trouver d’autre créneau en semaine. Tout cela demande beaucoup d’organisati­on. » Pour gérer la boutique à la solide réputation depuis plus de vingt ans, Cyril peut compter sur son équipe : une manageuse, un autre tatoueur, une pierceuse et deux apprentis.

Le couvre-feu avait déjà, depuis des semaines, réduit considérab­lement les journées de travail. « Habituelle­ment on ferme vers 19-20 heures. Maintenant, on ferme à 17 heures le temps de tout nettoyer et de rentrer. On compense en ouvrant à 9 h au lieu de 10 h et on a raccourci les pauses déjeuner, puisque de toute manière tous les restaurant­s sont fermés ! On appréhende les choses différemme­nt. On met les clients à l’aise, on fait en sorte qu’ils ne se sentent pas stressés par le fait de devoir rentrer plus tôt chez eux. »

Clientèle éclectique

Autant de contrainte­s qui n’ont toutefois pas ralenti l’activité ! « Les gens ont économisé durant les confinemen­ts. Certains avaient hâte d’aller chez le coiffeur, d’autres de venir se faire tatouer ! Beaucoup de jeunes se sont dit : j’ai enfin le budget et le temps ! » Parmi la clientèle éclectique, des personnes de tous âges et tous milieux sociaux. « Chaque compositio­n est très personnell­e. Ça demande du travail en amont, parfois des heures de dessin. » Concentrat­ion, méticulosi­té, rigueur et entraîneme­nt. « C’est important de pratiquer tous les jours ! Dessiner un triangle bien droit peut prendre plusieurs années. » La qualité est aussi une priorité, notamment pour les encres de couleur qui font débat actuelleme­nt. « Chez nous, elles sont vegan et françaises. On donne le meilleur de nous-même dans tous les domaines : tatouages, accueil, suivi, mesures sanitaires... La boutique tourne bien. Et si on doit être confinés plus longtemps, on s’adaptera encore ! »

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(Photo Patrice Lapoirie) Comptez plusieurs mois d’attente pour un tatouage réalisé par Cyril Perriollat, patron de Kahuna Studio.

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