Monaco : un rythme effréné
L’ASM s’est montrée très patiente pour venir à bout de Brest grâce à deux buts dans le dernier quart d’heure. Elle vient de prendre 28 points sur 30 possibles
Déjeuner en paix” chantait Stephan Eicher. On ne sait pas si Niko Kovac s’y connaît en variété francophone mais ce que l’on sait en revanche, c’est qu’il n’en peut plus de ces matchs à 13h qui n’est pas un horaire à jouer au football et encore moins une heure à voir du spectacle.
Les Monégasques s’y étaient préparés en calquant leurs deux dernières séances collectives sur l’heure du coup d’envoi. Une bonne idée tant les Rouge et Blanc ont semblé tout de suite dans le ton. Ils ont dominé outrageusement, se sont procuré pléthore d’occasions mais il a fallu attendre la 76e minute pour qu’ils en convertissent une. Difficile de leur en vouloir. Les intentions étaient là.
Larsonneur sur un nuage
Mais Larsonneur a été immense dans les cages brestoises, de retour dans la lumière après avoir été placé plusieurs matchs sur le banc par Olivier Dall’oglio. Il a arrêté un penalty de Ben Yedder, lui qui n’en manque jamais, a fait deux arrêts de handball face à ce même capitaine monégasque puis face à Aguilar et a vu la barre transversale le sauver sur une demi-volée magnifique de Caio Henrique. Niko Kovac ne lui a pas facilité la tâche en faisant entrer Diatta, Golovin et Jovetic dès la 60e minute. La muraille bretonne a craqué un quart d’heure plus tard sur un geste de grande classe de l’attaquant monténégrin. Une frappe enroulée à rasde-terre dans le petit filet droit de Larsonneur. Imparable même pour un gardien touché par la grâce. “Jove”, auteur de son troisième but de la saison, ne déçoit jamais et charme tout le monde, même s’il commence toujours sur le banc. A commencer par son coach, joyeux comme un enfant après ce but déterminant. « C’est difficile pour Stevan car Wissam (Ben Yedder) et Kevin (Volland) marquent et délivrent beaucoup de passes décisives. Mais à chaque fois qu’il entre, il change le rythme du match et a un impact sur le résultat et sur la façon dont joue l’équipe ,saluait le coach monégasque.
Je ne suis pas seulement heureux pour lui mais pour l’équipe parce que ça résume tout notre état d’esprit. On est très soudés. »
“Une vraie armada”
Ajoutez à cela, les deux nouvelles passes décisives de Golovin (ses quatre et cinquième en 2021) pour Jovetic donc puis sur le break de Volland en toute fin de match et vous comprendrez toutes les solutions dont dispose L’ASM actuellement. « Avec des remplaçants de ce calibre, c’était compliqué pour nous de tenir, résumait le coach brestois Olivier
Dall’oglio. C’est une vraie armada ». Niko Kovac, lui, savourait : « En début de saison, le banc était un peu plus jeune, c’était un peu plus difficile. Aujourd’hui, on a des joueurs expérimentés, qui entrent et arrivent à faire la différence. » De quoi voir l’avenir sereinement. D’autant que Monaco s’est trouvé une nouvelle solidité défensive en enchaînant un deuxième clean-sheet consécutif après Paris dimanche dernier. Benjamin Lecomte cherche encore son match référence cette saison mais au moins il n’est plus aussi exposé et la paire Disasi - Aguilar sur l’aile droite confirme qu’elle est une bonne idée.
Sûrs de leur force collective, les Rouge et Blanc viennent de prendre 28 points sur 30 possibles. Ils ont désormais un gouffre d’avance sur Metz, cinquième (14 points) et grappillent petit à petit leur retard sur les trois équipes de tête. Si évoquer des ambitions de titre, et même de podium, reste encore tabou en Principauté, les murmures se font entendre de plus en plus forts.
Kevin Volland, par exemple, était devant Marseille - Lyon hier soir et “évidemment”, comme il l’a avoué dans un grand sourire, il supportait L’OM.