Nice-Matin (Cannes)

Les fleuristes finalement épargnés par le reconfinem­ent

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

La bonne nouvelle pour les amateurs de fleurs est tombée en fin de journée : malgré le reconfinem­ent décrété jeudi soir par le gouverneme­nt Castex, les amateurs de corolles et de feuillages pourront continuer à aller chez leurs fleuristes ou sur les marchés pour acheter bouquets ou plantes. On peut donc le dire avec des fleurs et non avec des pleurs. Pourtant, ce n’était pas gagné et l’émoi teinté de colère était de circonstan­ce hier matin, notamment sur le cours Saleya, à Nice.

Une fois de plus, en effet, les fleuristes de Saleya se sont sentis aimés un peu, beaucoup... pas du tout ! «On nous avertit toujours à la dernière minute, se désolait Claude Mascalchi, producteur de tulipes et de roses. Les achats se font plusieurs jours à l’avance et en cas de confinemen­t de dernière minute, c’est la perte sèche de toutes nos production­s. »

Qu’est-ce qui est essentiel ?

À côté, Eric Barelli, revendeur de plantes, nourrissai­t les mêmes soucis : «Jesuis obligé de brader mes pots, car je peux pas faire autrement.

C’est dur...» Une décision de liquider d’autant plus dure que seuls les marchands de fleurs de Saleya craignaien­t de devoir ranger leurs tréteaux. Les autres, ceux qui proposent sur leurs étals des denrées alimentair­es, ont le droit de travailler comme d’habitude. Un sentiment d’injustice qui peut se comprendre.

Encore plus à l’heure d’un confinemen­t de l’an III qui tolère l’ouverture des librairies, des salons de coiffures... Qu’est-ce qui est essentiel ?

Qu’est-ce-qui ne l’est pas ? « Les fleurs ne sont pas considérée­s comme essentiell­es, mais font partie du moral des gens », argumentai­t l’épouse de Claude, excédée. Et la commerçant­e de poursuivre: « À Nice, on a été les premiers pour tout : premiers pour subir le couvre-feu à 18 heures, premiers pour les week-ends fermés. On nous a tolérés les deux derniers weekends, mais pratiqueme­nt personne n’est venu. Notre manque à gagner est énorme. Là, les gens vont pouvoir sortir, se promener toute la journée jusqu’à 19 heures du moment qu’ils ont une attestatio­n et nous on serait confinés ? »

«Onenamarre»

Même incompréhe­nsion pour Clément Mege, revendeur place Pierre-gautier : « On laisse les coiffeurs ouverts et on fermerait un marché de plein air ? On en a marre. On est en dépression. » Quid du « click & collect » ? Impossible à mettre en place sur un marché dans la mesure où le commerçant n’a pas le droit d’ouvrir son banc. Sauf que les choses ont évolué au cours de la journée et on a appris que même dans les départemen­ts reconfinés totalement, jardinerie­s et fleuristes resteraien­t ouverts. Qu’il s’agisse de fleuristes en boutiques ou sur les marchés. « Concrèteme­nt, précise Franck Martin élu en charge du commerce, les producteur­s et revendeurs de fleurs de Saleya, Saint-roch, Libération... peuvent travailler comme d’habitude, tous les jours de la semaine excepté le lundi, jour de relâche, et le week-end. C’est validé par l’état...»

 ?? (Photo Éric Ottino) ?? Après s’être angoissés à la perspectiv­e d’un nouveau confinemen­t, les revendeurs et producteur­s de fleurs du cours Saleya et des autres marchés niçois pourront rester ouverts, comme d’habitude.
(Photo Éric Ottino) Après s’être angoissés à la perspectiv­e d’un nouveau confinemen­t, les revendeurs et producteur­s de fleurs du cours Saleya et des autres marchés niçois pourront rester ouverts, comme d’habitude.

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