Nice-Matin (Cannes)

Un jeune « entreprene­ur individuel » de la drogue aux arrêts à Nice

- ÉRIC GALLIANO

Il n’a pas 25 ans, mais un sens des affaires aiguisé. Sauf que son petit commerce donnait dans le trafic de drogues diverses et variées. Un jeune Niçois a été interpellé lundi par la brigade des stupéfiant­s de la Sûreté départemen­tale. Les perquisiti­ons à son domicile ont permis de découvrir près de 190 000 euros en liquide et un stock impression­nant : treize kilos d’ecstasy, près de dix kilos de cocaïne, deux kilos de kétamine, près de cinq kilos de MDMA, un peu d’herbe de cannabis (plus de deux kilos tout de même) et même de la méphédrine !

Premiers contacts sur le darknet

Ce startuper de la drogue avait réussi à combler toutes les attentes de ses clients… En partant de rien. L’homme n’est pas connu des services de police.

« Il n’a rien d’un caïd de la drogue, reconnaît le commissair­e Aurélien Froger. Plutôt celui d’un jeune entreprene­ur doté d’une vraie intelligen­ce. »

On est d’ailleurs loin du trafic des cités. Le jeune dealer fournissai­t plutôt une clientèle « de cadres sup » pour alimenter leurs « soirées privées », voire clandestin­es depuis le début de la crise sanitaire. Rien ne le prédestina­it pourtant à sombrer dans ce type de trafic. «Ila surtout vu le moyen de gagner de l’argent rapidement », note le commissair­e Froger. Ses premiers contacts dans le milieu de la drogue, le jeune Niçois les aurait d’ailleurs noués via le darknet, sans même quitter l’écran de son ordinateur. Du moins avant de tisser son propre réseau commercial. Comme tout chef d’entreprise il passait le plus clair de son temps à développer sa petite affaire. Il s’imposait même des horaires d’ouverture et allait jusqu’à couper son « portable profession­nel » en dehors. Sauf que sa petite entreprise en pleine croissance prospérait depuis près de deux ans sur la vente de produits interdits et particuliè­rement dangereux.

Alertés par un renseignem­ent en janvier, les enquêteurs de la brigade des stups ont réussi à remonter la piste jusqu’à ce jeune startuper de la drogue. Son entreprise est désormais en liquidatio­n. Lui risque un placement en détention. Tout comme deux de ses complices, que l’on qualifiera­it d’ailleurs davantage de salariés-associés. Une informatio­n judiciaire a en outre été ouverte à la demande du parquet.

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(Photo E.G.) Une partie du stock important retrouvé chez ce « startuper niçois de la came ».

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