Ces phrases sexistes qu’ils trouvent « trop violentes »
Dans le cadre de la semaine pour l’égalité Femme-homme, les établissements scolaires multiplient les actions. Le lycée Léon-chiris a donné une lecture théâtralisée de citations de personnalités.
Au début, les lycéens de Léon-chiris ne rient pas. Ensuite, ils perçoivent l’humour. Parfois. « C’est quand même trop violent », assène Priolo, en 1re auto, qui avec son copain Henrique sort de la salle où le minispectacle de 15 minutes vient de se terminer.
Et un président
Quinze minutes pendant lesquelles une dizaine de terminales et deux professeurs enchaînent la lecture de citations sexistes que l’on doit à des écrivains, artistes, personnalités politiques (dont un président), chanteurs, écrivains, philosophes, journalistes d’hier et d’aujourd’hui.
Une idée originale, un peu glaçante pour sensibiliser les élèves dans le cadre de la semaine de l’égalité femme/homme.
« C’est chaud ! », dit Henrique. « C’est tellement surprenant, qu’on en rit », analyse un copain de 1re éco-gestion. Laura et Gizem, en terminale, sont parmi les lecteurs qui trouvent « ces citations difficiles à lire ».
La première pense que les femmes peuvent tout faire comme les hommes. La seconde est plus réticente même si elle évolue dans un monde majoritairement masculin pendant ses études. Un défi en soi. Car ce lycée professionnel, aux filières liées à la maintenance et au bâtiment, accueille 88 % de garçons pour 12 % de filles.
Cette sensibilisation à l’égalité des sexes s’est également déclinée sous forme d’interventions du centre Simone-de-beauvoir et du Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille, explique Patricia Barré, professeure documentaliste et coréférente culture de l’établissement avec Marielle Pélichet.
17 rues au féminin
Cette dernière est professeure de lettres et d’histoire, et animatrice des six lectures théâtralisées prévues. Au nombre des animations, il y a au CDI une exposition de photos de personnalités au féminin, de petites ou longues réflexions écrites sur bristol rose et signées par des élèves, ou encore une carte de Grasse avec ses 500 noms de rues quasi exclusivement masculins. « Il n’y a que 17 noms de femmes, dont 7 de saintes », souligne la proviseure de l’établissement, Corinne Miailhe. « En dessous de la moyenne nationale qui est de 6 % », note Patricia Barré. Christophe Leblanc, professeur D’EPS, le seul homme engagé dans cette opération, a, quant à lui, choisi de mettre en avant des sportives ayant repoussé les limites pour pratiquer leurs disciplines et devenir des championnes.
Une citation sexiste pour terminer. On la doit à Napoléon auquel la Nation va rendre hommage le 5 mai ! « Elles ne doivent pas être regardées comme les égales des hommes, et ne sont, en réalité, que des machines à faire des enfants (...)»