En Israël, dernière ligne droite d’une élection en mode vaccination
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et ses rivaux ont tenté, hier, de rallier de dernières voix au terme d’une course électorale dominée par une intense campagne de vaccination anti-covid et marquée par une vive compétition pour le monopole de la « vraie » droite. Ces quatrièmes élections législatives en moins de deux ans, prévues mardi, ont sans doute été les plus étranges en Israël.
« Tous vaccinés pour Pessah »
Malgré le déconfinement amorcé à la faveur de la plus intense campagne de vaccination au monde, les règles sanitaires n’ont pu permettre la tenue de vastes « meetings » électoraux. Les candidats ont fait campagne par visioconférence, sur les réseaux sociaux, sur les radios locales et ont limité l’accès à la presse pour de rares rencontres avec des électeurs. Dans un dernier élan avant le jour J, le chef de l’opposition Yaïr Lapid a rencontré, hier, des supporters à Hod Hasharon (centre), quand les candidats d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir ont parcouru le marché Mahane Yehuda de Jérusalem. Avant une rencontre avec des partisans à Raanana, au nord de Tel-aviv, Benjamin Netanyahu a, lui, aidé une ONG à la préparation de colis alimentaires pour des personnes défavorisées en prévision de la Pâque juive, débutant en fin de semaine prochaine. « Pour Pessah, nous serons tous vaccinés ! », a-t-il lancé dans une vidéo publiée sur Facebook où on le voit remplir des cartons. Après les dernières élections, Benjamin Netanyahu – au pouvoir depuis 12 ans – avait tenté en vain de former des gouvernements de droite stable, en multipliant les promesses d’annexion par Israël de pans de la Cisjordanie occupée par Israël, un enjeu clé pour une grande partie de l’électorat de droite.
La vaccination supplante la colonisation
Mais cette fois-ci, « Pfizer a pris la place de l’annexion », résume l’analyste israélienne Dahlia Scheindlin, soulignant ainsi l’emphase mise par le Premier ministre sur la campagne de vaccination lancée dès décembre en vertu d’un accord avec le géant pharmaceutique américain. Mais le vaccin immunise-t-il Benjamin Netanyahu contre une défaite ? Les sondages créditent son parti, le Likoud, de 27 à 30 sièges, sur les 120 de la Knesset (Parlement), en première place face à ses adversaires mais à court de quelques voix pour franchir avec ses alliés le seuil de la majorité (61 députés) requis pour pouvoir former un gouvernement.